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En Allemagne, l’incertitude sur les grands projets industriels affecte la crédibilité de la politique de Berlin

by Marko Florentino
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Des employés du constructeur automobile Volkswagen manifestent contre la fermeture potentielle de sites de production, au début de l’assemblée générale de la société à Wolfsburg, dans le nord de l’Allemagne, le 4 septembre 2024.

La gigafactory d’Intel à Magdebourg (Saxe-Anhalt, est de l’Allemagne) n’ouvrira finalement pas ses portes, en 2027. L’annonce, par le groupe américain, d’un report de « deux ans », mi-septembre, a jeté une ombre sur l’un des projets les plus emblématiques de la politique industrielle menée par le gouvernement d’Olaf Scholz.

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Magdebourg, capitale d’une des régions les plus défavorisées du pays, devait profiter à plein de cet investissement de plus de 30 milliards d’euros, soutenu à hauteur de 9,9 milliards d’euros par Berlin, au nom de la modernisation de l’industrie et de la souveraineté nationale en matière de puces électroniques de pointe. Trois mille emplois devaient être créés, ainsi qu’un nouveau « centre de compétences de haute technologie ». Alors qu’Intel s’enfonce dans la crise, il est possible que l’usine ne voie jamais le jour.

Le choc est d’autant plus rude que plusieurs autres initiatives du même type sont menacées outre-Rhin. Dans la Sarre, région frontalière avec la France, la construction de l’usine de semi-conducteurs, portée par l’américain Wolfspeed, associé à l’équipementier allemand ZF, est également repoussée. Le chantier lancé à Ensdorf, sur le site d’une ancienne centrale à charbon, symbolisait une transition industrielle réussie dans ce Land autrefois dominé par l’industrie charbonnière et sidérurgique.

Série de réductions des coûts

Il a fait les frais des difficultés du groupe Wolfspeed. A Kaiserslautern, en Rhénanie-Palatinat (ouest), un projet d’usine de batteries, porté par Mercedes, TotalEnergies et Stellantis, a été gelé au mois de juin, en raison d’incertitudes sur la demande. Berlin et le Land de Rhénanie-Palatinat avaient promis 437 millions d’euros de subventions.

Un troisième projet, encore plus emblématique, a commencé à tanguer. Le suédois Northvolt, jusqu’ici seul fabricant européen de cellules de batteries pour automobiles, a annoncé, début septembre, une série de réductions des coûts et la fermeture d’une usine, sur fond de baisse de la demande et de difficultés de montée en puissance de la production.

Or, l’industriel ambitionne d’ouvrir sa prochaine usine outre-Rhin, dans la commune rurale de Heide, dans le Schleswig-Holstein (nord), jugée intéressante du fait de son énergie éolienne abondante. La cérémonie de pose de la première pierre remonte au mois de mars. Le ministre de l’économie et du climat, l’écologiste Robert Habeck, élu de la région, s’était personnellement investi pour que le projet d’implantation soit soutenu. Au total, 900 millions d’euros ont été promis à l’industriel. Désormais, le doute plane sur la faisabilité de l’entreprise.

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