Adieu Malaga, Tarragone ou Alicante. Bonjour Santander, Gijon ou Pontevedra… Alors qu’une vague de chaleur – la troisième de l’été – met à l’épreuve les habitants et touristes espagnols depuis le 31 juillet, avec des températures dépassant les 40 °C à l’ombre sur la moitié sud du royaume, la côte cantabrique, qui s’étend de la Galice au Pays basque, en passant par la Cantabrie et les Asturies, échappe à la chaleur accablante. Véritable refuge climatique de la péninsule ibérique, elle ne voit pas les thermomètres dépasser les 25 à 28 °C. Et cet avantage climatique attire de plus en plus de touristes.
« C’est la troisième année consécutive que je vais dans les Asturies : voir du vert, me baigner dans une eau fraîche, ne pas étouffer sous la chaleur, ça fait du bien », raconte Silvia Ortega, Madrilène de 51 ans qui revient de dix jours en camping-car près du beau village côtier de Llanes. D’ordinaire, sa destination fétiche est le Cabo de Gata, près d’Almeria, en Andalousie. « Mais j’avais besoin de fraîcheur, et même la mer Méditerranée est trop chaude… », ajoute-t-elle, pestant contre les 39 °C à l’ombre qu’affiche le thermomètre dans la capitale espagnole ce vendredi 2 août.
Fréquentation en hausse de 26 %
En 2023, année record avec la venue de 85 millions de touristes internationaux en Espagne, la fréquentation de la côte cantabrique a augmenté de 26 % par rapport à la moyenne enregistrée entre 2016 et 2019, alors qu’elle a baissé de 0,5 % aux Canaries, et de 0,2 % en Andalousie, selon un rapport publié en mai par la Banque d’Espagne. « Le changement climatique pourrait provoquer des déplacements de touristes vers des destinations avec des températures plus modérées en été » et « augmenter l’occupation dans les mois d’automne et d’hiver », prévient le rapport.
Une autre étude, de CaixaBank Research, s’appuyant sur les données d’utilisation des cartes bancaires, signale déjà qu’« entre la haute saison de 2019 et de 2023 les dépenses touristiques ont augmenté davantage dans les zones les moins chaudes d’Espagne », démontrant ainsi « que le changement climatique commence à affecter le secteur touristique ». En analysant le comportement des touristes hors et durant les pics de chaleur, elle conclut que la tendance à revenir les années suivantes diminue après avoir vécu un épisode de canicule.
Les beautés des provinces du nord de l’Espagne sont longtemps restées un secret bien gardé des Espagnols y ayant une maison de famille, des liens parentaux, ou une résidence secondaire. L’intensité des vagues de chaleur et la sécheresse qui frappe la péninsule ibérique ont changé la donne, et, ces dernières années, les Espagnols ne jurent plus que par quelques jours aux Asturies ou une escapade en Galice, au frais. Le mot a même commencé à passer chez les touristes internationaux.
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