Un homme de 26 ans a été interpellé mardi près de Bordeaux, deux jours avant le passage du relais de la flamme olympique, pour avoir diffusé un « message inquiétant » sur les réseaux sociaux, a annoncé le parquet, jeudi 23 mai. Il a été mis en examen jeudi soir.
L’enquête avait été ouverte le 17 mai « après un signalement de la plate-forme Pharos, qui avait détecté un message inquiétant pouvant correspondre à une apologie de crime et faisant référence à la tuerie de masse survenue en Californie le 23 mai 2014 », a fait savoir la procureure de la République à Bordeaux, Frédérique Porterie, dans une communication à la presse. « En garde à vue, l’intéressé a admis avoir envisagé un passage à l’acte, sans lieu déterminé, à la suite d’une agression subie. Aucune référence à la flamme olympique n’a été évoquée », a détaillé la magistrate.
Plus tôt dans la journée, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait affirmé dans un message publié sur X : « Un individu planifiant une action violente lors du passage du relais de la flamme olympique à Bordeaux a été interpellé. »
L’individu, Alex G., qui vit en Gironde et n’a aucun antécédent judiciaire, a été mis en examen « du seul chef d’association de malfaiteurs » et placé sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur, a fait savoir la procureure. Le parquet, qui avait requis l’ouverture d’une enquête judiciaire pour apologie de crime et association de malfaiteurs, ainsi que son placement en détention provisoire, a annoncé faire appel de cette décision.
Clip vidéo
Le relais de la flamme olympique est passé jeudi en Gironde entre les alentours viticoles de Libourne et l’agglomération de Bordeaux, où le parcours s’est achever place des Quinconces, au centre-ville.
Selon une source policière, le signalement mentionnait un clip vidéo faisant référence à Elliot Rodger, auteur de la tuerie d’Isla Vista il y a dix ans, accompagné du mot : « Tu nous manques Elliot. » Un « revolver “gom-cogne” [pistolet non létal destiné à tirer des projectiles en caoutchouc], plusieurs téléphones portables et un ordinateur » ont été saisis par la police lors d’une perquisition au domicile du mis en cause, arrêté à Eysines, une commune de l’agglomération bordelaise.
« Selon ses proches, il serait très fragile psychologiquement. Toutefois, l’expert psychiatre désigné n’a révélé aucun trouble particulier », a poursuivi la procureure, ajoutant que les premières investigations mettent en évidence son intérêt pour la mouvance Incel (contraction d’involuntary celibate (« célibataire involontaire »).