Israël s’achemine, en pleine guerre, vers une crise politique d’ampleur. Le gouvernement mené par Benyamin Nétanyahou a décidé à l’unanimité, dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 mars, le renvoi du chef du Shin Bet, le service de renseignement intérieur, Ronen Bar.
Début mars, le premier ministre avait tenté, en vain, de le pousser à la démission. La cause : la police et le Shin Bet enquêtent sur les liens d’affaires présumés entre des collaborateurs de Benyamin Nétanyahou et le Qatar, que nombre d’Israéliens considèrent comme un soutien du Hamas. Cette affaire, baptisée « Qatargate » par les médias israéliens, survient alors que le premier ministre est déjà en procès pour fraude, corruption et abus de confiance dans trois dossiers. A ce premier contentieux, entre le chef du gouvernement et celui du Shin Bet, s’ajoute un second, plus politique : dans un récent rapport d’enquête sur le massacre du 7-Octobre, le service de sécurité a pointé les défaillances du gouvernement – et donc du premier ministre.
M. Nétanyahou justifie ce limogeage par une « perte de confiance professionnelle et personnelle persistante ». Ronen Bar devra quitter ses fonctions le 10 avril, ou plus tôt si un successeur est nommé.
Il vous reste 81.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.