
A deux jours du premier tour de l’élection présidentielle, les sites Internet du parti centriste au pouvoir en Pologne étaient hors service vendredi 16 mai en raison d’une cyberattaque, a annoncé sur X Jan Grabiec, le chef du bureau du premier ministre. « Depuis 9 heures, une attaque de déni de service par saturation est en cours » visant deux sites du parti Plateforme civique (PO) de Donald Tusk.
Le candidat de ce parti pro-européen au pouvoir, le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, est en tête des sondages d’opinion avant le premier tour du scrutin dimanche. « Le site principal de la PO et un autre dévolus aux dons de fonds pour la campagne ont été temporairement désactivés », a ajouté M. Grabiec. Il a déclaré que l’Institut national de recherche spécialisé en cybersécurité travaillait pour remettre le site en ligne.
Dans la foulée, Donald Tusk a accusé des « hackeurs russes » d’être responsables de cette cyberattaque. « Un groupe de hackeurs russes opérant sur Telegram a attaqué des sites Web de la Plateforme civique », selon le premier ministre sur X, ajoutant que « l’attaque se poursuit ».
Alertes sur une intensification des cyberattaques russes
L’Institut national de recherche spécialisé en cybersécurité avait signalé, jeudi, des tentatives d’ingérence dans la campagne électorale par le biais de messages « cohérents avec la ligne de propagande » russe. Des campagnes anonymes de soutien à Rafal Trzaskowski sur les réseaux sociaux, décrédibilisant ses deux principaux concurrents, font aussi l’objet d’une enquête des services spéciaux. Le candidat pro-européen a rejeté tout lien avec ces campagnes.
Le mois dernier, le ministère du numérique a averti que les cyberattaques russes contre la Pologne s’étaient intensifiées. En avril également, le premier ministre polonais avait communiqué que le système informatique de son parti avait été la cible d’une cyberattaque qu’il a qualifiée d’« interférence étrangère ».
Treize candidats de tous bords sont en lice dans la course à la présidence de ce pays de 38 millions de personnes, membre de l’Union européenne et de l’OTAN. Rafal Trzaskowski est crédité d’environ 30 % des intentions de vote, selon les derniers sondages. L’historien nationaliste Karol Nawrocki, soutenu par le principal parti d’opposition de droite, Droit et justice (PiS), arrive deuxième avec environ 25 %.