En Russie, l’effondrement de deux ponts, l’un ayant causé la mort de sept personnes, a été provoqué par des explosions, selon les enquêteurs

L’effondrement de deux ponts dans les régions russes de Briansk et de Koursk, frontalières de l’Ukraine, dans la nuit de samedi 31 mai à dimanche 1^er juin, a été provoqué par « des explosions », selon le Comité d’enquête de Russie. « Ces actions ont été classées comme des actes de terrorisme », a déclaré Svetlana Petrenko, porte-parole du Comité d’enquête russe, citée par l’agence de presse d’Etat RIA.

Au moins sept personnes ont été tuées et près de 70 autres blessées dans l’effondrement d’un pont routier sur une voie ferrée, dans le sud-ouest de la Russie, effondrement qui a fait dérailler un train samedi soir près de la frontière ukrainienne, selon le gouverneur de l’oblast, Alexandre Bogomaz. Dans un premier temps, la compagnie ferroviaire avait évoqué une « interférence illégale dans l’opération de transport » comme cause de la catastrophe qui s’est produite dans l’oblast de Briansk, précisant que la circulation des autres trains n’était pas perturbée.

L’accident du train N.86 qui reliait Klimovo, dans la région de Belgorod (sud-ouest), à Moscou, s’est produit à 22 h 44 (21 h 44 à Paris) au niveau de Pilchino-Vygonitchi, ont précisé les Chemins de fer russes. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des secouristes s’activer sur les lieux, alors qu’un important éboulis recouvre ce qui semble être un train.

Plusieurs condamnations russes d’actes de sabotage

Dimanche matin, le gouverneur de l’oblast voisin de Koursk, Alexander Khinshtein, a rapporté l’effondrement d’un autre pont, ferroviaire cette fois-ci, sur lequel circulait une locomotive qui a « chuté » sur l’autoroute passant en dessous et « pris feu ». Les conducteurs, dont il n’a pas précisé le nombre, ont été blessés et conduits à l’hôpital, a-t-il poursuivi.

Les régions de Briansk et de Koursk sont frontalières de l’Ukraine. Les forces de Kiev s’y étaient un temps emparées de 1 400 kilomètres carrés après un assaut surprise en août 2024, avant qu’ils ne soient repris en avril. Des cas de sabotages de voies ferrées russes se sont produits dans les zones à proximité de l’Ukraine.

Début avril, la justice de la région de Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie, non frontalière de l’Ukraine mais tout de même relativement proche, avait rapporté la condamnation à quatorze ans de prison d’un jeune homme de 23 ans, déclaré coupable d’avoir mis le feu à des infrastructures ferroviaires. Il avait reconnu les faits, qualifiés d’acte pro-Ukraine.

Dans la région voisine de Saratov (sud-ouest), deux hommes de 24 ans ont reçu des peines de quatorze et douze ans de prison dans une affaire similaire. La plupart des attaques de ce type, pour lesquelles les auteurs sont condamnés, sont menées par de jeunes individus.

L’Ukraine ne commente généralement pas les sabotages sur le territoire russe. Mais il peut arriver qu’elle s’en félicite, considérant qu’il s’agit de ripostes légitimes aux offensives de la Russie contre son propre réseau ferroviaire.