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En Slovaquie, l’extrême droite sur le sentier de la « guerre des ours »

by Marko Florentino
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Un ours courant enregistré par une caméra de surveillance, à Liptovsky Mikulas, en Slovaquie, le 17 mars 2024 (capture d’écran vidéo).

« Si un ours attaque une fois un être humain, l’expérience montre qu’il va recommencer. Dès qu’on le trouvera, il sera donc tué tout de suite. » Ce mardi 26 mars, cela fait dix jours que Jaroslav Slastan, chef des équipes d’intervention contre l’ours brun de Slovaquie, est sur les traces de l’animal qui a blessé cinq personnes à Liptovsky Mikulas, le 17 mars. Les images publiées ce jour-là sur les réseaux sociaux par les habitants paniqués de cette petite ville plantée au pied du massif des Tatras ont fait le tour de toute l’Europe. On y voit un animal affolé courant dans tous les sens entre les maisons.

« Les élus locaux craignent que cela se reproduise », explique depuis le hall de la mairie ce solide gaillard en tenue de camouflage, qui a pris quelques minutes de pause pour raconter comment ses équipes se sont lancées à la poursuite d’un « mâle pesant environ 100 kilos ». « C’est comme une course contre la montre avec un prisonnier fugitif », compare-t-il en détaillant notamment sa panoplie de drones à vision nocturne. La pression est forte, car le sujet est devenu « politique », convient le patrouilleur.

Dans ce pays d’Europe centrale doté de parcs nationaux parmi les mieux préservés du continent, la cohabitation longtemps pacifique avec l’ours s’est en effet brusquement crispée depuis une attaque mortelle survenue en 2021, la première en cent ans. Depuis cette année-là, le nombre d’attaques est parti à la hausse, avec environ vingt signalements par an, qui relancent à chaque fois ce qui est devenu une véritable « guerre des ours » divisant profondément les 5,5 millions de Slovaques. Quelques jours avant l’attaque de Liptovsky Mikulas, une randonneuse est morte en tombant dans un ravin après avoir fui un ours. Jeudi 4 avril, toujours dans la même région, un garde forestier a été attaqué et a dû tirer des coups de sommation pour effrayer la bête.

Les plantigrades se sont même invités dans la campagne du second tour de l’élection présidentielle slovaque, organisée samedi 6 avril. Le candidat soutenu par la coalition gouvernementale populiste et prorusse, Peter Pellegrini, a ainsi annoncé, le 28 mars, qu’il était favorable à faire adopter au plus vite un projet de loi présenté par le ministère de l’environnement pour autoriser l’abattage de tout ours « franchissant une limite de 500 mètres » autour des villages, une mesure qui pourrait entrer en contradiction avec le droit européen qui n’autorise l’abattage de cet animal protégé qu’un cas de danger direct. Contrôlé depuis octobre 2023 par le Parti national slovaque (SNS, extrême droite), le ministère demande à Bruxelles d’abaisser ce niveau de protection, avec le soutien de ses homologues roumains et finlandais.

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