
« Vendredi matin, à 8 heures, des factions militaires sont entrées dans Banias avec des milices de la région, notamment de Bayda [un village situé à douze kilomètres au sud], où un massacre avait été commis du temps du régime Al-Assad. Il y avait des étrangers avec eux, des Turkmènes et des Tchètchènes. Ils ont commencé à tuer des habitants. Ils étaient partout », raconte un habitant d’un quartier alaouite de cette ville où cohabitent plusieurs confessions, située sur le littoral syrien. Ce témoin, comme tous ceux joints par téléphone par Le Monde, a requis l’anonymat pour sa sécurité.
Les Syriens de confession alaouite, une branche dissidente du chiisme, sont la cible, depuis vendredi 7 mars, de tueries d’une ampleur sans précédent depuis la chute du président Bachar Al-Assad, le 8 décembre 2024. Pour avoir constitué, de gré pour certains, de force pour la plupart, la base du pouvoir du clan Al-Assad, ils sont jugés complices des crimes que celui-ci a perpétrés en cinquante-quatre années de règne, dont treize de guerre civile, contre la population.
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