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François Ruffin affirme que Jean-Luc Mélenchon est un « boulet » et un « obstacle au vote »

by Marko Florentino
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François Ruffin, député sortant de la Somme, durant la campagne des législatives dans la cité Espérance d’Abbeville, parle avec des habitants, le 23 juin 2024.

La rupture est consommée. Le député sortant de la 1re circonscription de la Somme, François Ruffin, en campagne pour sa réélection, a estimé jeudi 4 juillet que le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, était un « boulet » et un « obstacle au vote ». Quelques heures plus tôt, l’ancien journaliste, qui s’était fait élire député pour la première fois en 2017 avec le soutien du mouvement des « insoumis », avait annoncé qu’il ne siégerait plus dans le groupe LFI à l’Assemblée s’il était réélu dimanche pour un troisième mandat.

« On a vécu trois semaines dures parce qu’on a un boulet. Vous l’avez entendu. C’est Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon comme obstacle au vote », a déclaré le député sortant à l’Agence France-Presse (AFP), ajoutant : « Dans des terres comme ici, dans des terres populaires de province, ça bloque. »

Volontiers présenté comme un successeur potentiel de Jean-Luc Mélenchon, même s’il a toujours été un électron libre au sein de LFI, M. Ruffin, a pris ses distances avec lui depuis ces derniers mois. Il a assumé publiquement sa rupture avec le dirigeant « insoumis » après la dissolution et la « purge » qui a suivi de ses collègues frondeurs, qui n’ont pas été réinvestis, malgré leur appartenance historique au mouvement. Cela, en raison de leurs critiques sur le fonctionnement interne de LFI.

« Il faut passer du bruit et de la fureur à la force tranquille »

Abstentionnistes et électeurs macronistes, « il faut aller chercher dans les deux pour gratter les sept points » de retard, a souligné M. Ruffin, qui est en ballottage défavorable dans sa circonscription. Le candidat du Nouveau Front populaire a obtenu 33,92 % des voix exprimées, dimanche 30 juin, lors du premier tour. Il affrontera au second tour la candidate du Rassemblement national (RN), Nathalie Ribeiro-Billet, qui l’a devancé avec 40,69 % des voix. La candidate macroniste, Albane Branlant, s’est désistée en sa faveur dès dimanche soir, en appelant très clairement à faire barrage au RN. « Je fais une différence entre des adversaires politiques et les ennemis de la République », a-t-elle dit.

Déplorant une « campagne en urgence » après la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée, M. Ruffin a également appelé jeudi les « insoumis » à plus de sérénité dans les débats parlementaires et politiques. « Ça fait deux ans que je dis qu’il faut passer du bruit et de la fureur à la force tranquille. Il faut incarner de la stabilité, de la confiance, rassurer les Français », a-t-il souligné. Ajoutant : « Ce n’est pas fait, et dès qu’il y a eu la dissolution j’ai dit : “Je ne suis pas investi par la France insoumise”. »

« Ce n’était pas suffisant pour les électeurs, ils n’entendaient pas assez, malgré le profond désaccord que j’ai exprimé à l’endroit de ce que fait Jean-Luc Mélenchon. Donc, on coupe les ponts, et on y va (…) avec indépendance », a-t-il déclaré à l’AFP, à Abbeville.

Signe que les langues se délient de plus en plus chez les « insoumis », un autre député sortant LFI, Christophe Bex (Haute-Garonne), a également pris ses distances publiquement avec M. Mélenchon jeudi, jugeant que « la situation de François Ruffin dans sa circonscription est à peu près similaire à la mienne ». « Ce que je constate, c’est que l’image de Jean-Luc Mélenchon s’est fortement dégradée. (…) Malheureusement, il est assez friand de tweets et de déclarations », a-t-il regretté dans une déclaration à l’AFP.

Pour le député sortant, « dès qu’on sort des villes, on a un vote RN qui a fait plus qu’un bond ». « On n’est plus dans la dynamique de 2022 quand Mélenchon avait fait 22 % à la présidentielle », estime-t-il. Pour M. Bex, « Jean-Luc Mélenchon s’abîme à cause de ce qu’il appelle son caractère méditerranéen et c’est plus dur sur le terrain pour nous après ».

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Interrogé sur ces critiques publiques au JT de TF1 jeudi soir, Jean-Luc Mélenchon a rappelé que « dix-neuf personnes “insoumises” ont été élues dès le premier tour ». « Il y a plus boulet que celui-là », a-t-il ironisé, avant de mettre en garde M. Ruffin.

« Une élection aussi dangereuse n’est pas le moment de régler des comptes personnels et lui en particulier se met en danger », a-t-il prévenu, avant d’ajouter : « Quand il dit “moi je quitte les insoumis” alors même qu’il est sur une circonscription qui a été attribuée aux “insoumis” [dans le cadre de l’accord à gauche] et qui l’ont investi, les gens qui votent ne savent plus pour quoi ils votent. Alors je pense qu’il se met en danger et il a tort », a-t-il insisté, avant d’évoquer une « règle de météo politique » lancée à l’adresse de M. Ruffin : « Quand le vent souffle fort, il emporte aussi les girouettes. »

« Traits d’union »

Sans s’avancer quant à la création d’un nouveau mouvement à gauche, François Ruffin avait espéré un peu plus tôt sur RTL créer des « traits d’union » entre « les différentes forces de gauche » dans la nouvelle Assemblée. « Il y a beaucoup de gens bien, il n’y a pas de doute, chez les “insoumis” » mais, a-t-il expliqué, « il y a moyen de faire autre chose avec des amis communistes, écologistes, Génération. s, et ainsi de suite ».

Le leader du microparti Picardie debout a, en revanche, exclu toute participation à une grande coalition allant des communistes jusqu’aux députés Les Républicains. « Je ne participerai pas à un gouvernement qui serait une coalition hétéroclite et improvisée », un « gloubi-boulga » sous « les nominations d’Emmanuel Macron », a-t-il prévenu, toujours sur RTL.

« Les politiques suscitent du dégoût, on le voit. Si on se lance dans des combines, des manœuvres, ce sera encore pire », a déclaré M. Ruffin. Il a appelé, « quels que soient les dirigeants, demain », à « faire l’inverse de ce qu’a fait Emmanuel Macron depuis deux ans », c’est-à-dire « gouverner sans brutalité, en tenant compte des avis différents » et « avec une forme de tendresse et avec beaucoup de dialogue ».

Le Monde avec AFP

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