Gérald Darmanin, qui devait se rendre en Corse mercredi 7 et jeudi 8 février pour poursuivre les discussions sur le statut de l’île, a reporté son déplacement de « quelques semaines » car « les conditions sereines ne sont pas réunies », a fait savoir dimanche soir le ministère de l’intérieur.
La décision du report est notamment motivée par l’absence de condamnation « par les responsables politiques insulaires » de « l’envahissement de la propriété du garde des sceaux », a indiqué Beauvau, confirmant une information de Corse Matin.
Samedi, des militants indépendantistes corses se sont introduits dans une maison présentée par ceux-ci comme appartenant à Eric Dupond-Moretti, dans le village de Centuri (Haute-Corse). Une enquête pour violation de domicile et dégradations aggravées a été ouverte par le parquet de Bastia.
Une « opération symbolique et politique »
Sur X, le mouvement indépendantiste Core in Fronte a revendiqué une « opération symbolique et politique » visant le « domicile secondaire » du ministre, afin de « dénoncer les mécanismes répressifs en Corse ». Auprès de l’Agence France-Presse (AFP), l’organisation corse a rejeté la faute sur le gouvernement, qui a, selon elle, « crée lui-même une situation de tension avec sa répression provocatrice », en référence aux arrestations et aux mises en examen de deux militants nationalistes au cours de la semaine dernière.
Le sénateur (LR) de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Panunzi, a dénoncé lundi cette intrusion, la considérant comme une « intimidation inacceptable », qui « nuit à la discussion et la confiance entre les parties », à l’heure « où le dialogue entre la Corse et l’Etat » est en cours.
Le report de la visite du ministre de l’intérieur est également justifié, selon une source proche du dossier, par l’insuffisante avancée des élus de Corse à propos de la copie commune qu’ils doivent présenter concernant le statut de l’île. « Gérald Darmanin effectuera des consultations politiques d’élus corses cette semaine à Paris », a ajouté le ministère de l’intérieur. A ce sujet, le chef de file de Core in Fronte, Paul-Felix Benedetti, a assuré lundi sur la radio locale France Bleu RCFM qu’« il n’y aura pas de texte commun » entre les différents groupes politiques de l’Assemblée de Corse, condition sine qua non posée par le président de la République, Emmanuel Macron, pour avancer sur la question d’une éventuelle autonomie de l’île.