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Hafsia Herzi, l’insatiable du cinéma français

by Marko Florentino
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Hafsia Herzi, à Paris, le 2 juillet 2024. Hafsia Herzi, à Paris, le 2 juillet 2024.

Ce n’est un secret pour personne : Isabelle Huppert intimide. A son corps défendant, sans doute, mais tout de même. Sur les plateaux de cinéma, sa présence, son stakhanovisme, son professionnalisme, sa filmographie aussi, impressionnent ses partenaires, voire les désarçonnent. Mais pas Hafsia Herzi. En 2023, à plusieurs mois d’écart, l’actrice a tourné deux films avec son aînée : Les Gens d’à côté, d’André Téchiné, et La Prisonnière de Bordeaux, de Patricia Mazuy.

Dans le premier, sorti le 10 juillet, la comédienne de 37 ans incarne une professeure qui emménage, avec son compagnon, militant d’extrême gauche, à côté de chez une policière marquée par le suicide de son époux. Dans le second, en salle le 28 août, elle campe une banlieusarde qui, au parloir de la prison où son mari est incarcéré, rencontre une bourgeoise dont l’époux est également derrière les barreaux.

De sa virtuose partenaire à l’écran, Hafsia Herzi n’a pas eu peur. « Franchement, non, assure-t-elle, ce jour de juillet à Paris. Les gens parlent de son côté dur, mais c’est de la concentration. » Sans aucune prétention, presque avec candeur, elle lance : « Très vite, j’ai compris qu’on était pareilles. On suit la même méthode, la même rigueur. » Méthode, rigueur… Ce sont justement les mots qui reviennent dans la bouche de ceux avec qui elle a travaillé. Sylvie Verheyde, qui l’a mise en scène dans Sex Doll, en 2016, et Madame Claude, en 2021, voit en elle « un bon petit soldat, capable de braver les éléments, de tout donner pour un film ».

Pour Iris Kaltenbäck, qui l’a fait jouer dans Le Ravissement, en 2023, elle « donne l’impression, à première vue, que tout est naturel, alors que c’est l’inverse. Elle a une force de travail et une exigence sans pareilles. Comme les grandes actrices, comme Huppert ». Isabelle Huppert, encore elle, avec qui, vingt-quatre ans après Saint-Cyr, Patricia Mazuy signe ses retrouvailles. La réalisatrice a joué des « similitudes » entre les deux comédiennes. « De leur intensité commune, mais aussi de leurs différences. Dans le film, Isabelle est l’os, Hafsia est la chair. »

Une personnalité à part

Une quarantaine de films, un César du meilleur espoir féminin en 2008 pour son rôle dans La Graine et le mulet, d’Abdellatif Kechiche – que beaucoup tiennent pour un chef-d’œuvre –, des collaborations avec des figures du cinéma d’auteur (Bertrand Bonello, Alain Guiraudie…), un passage à la réalisation en 2019 avec Tu mérites un amour, suivi de Bonne mère, en 2021…

Dans le métier, Hafsia Herzi impressionne autant qu’elle détonne. Elle n’est pas comme les autres. Plus secrète, plus farouche. Quand les comédiennes de sa génération s’envoient des embrassades virtuelles, mettent en scène leur vie sur les réseaux sociaux, elle reste en dehors. Son compte Instagram est basique : on y voit les affiches de ses films, à peine plus.

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