Khrouchtchev avait tort. Après la construction du mur de Berlin, en août 1961, le dirigeant de l’URSS pensait qu’il n’aurait pas à se préoccuper de Berlin-Ouest, puisque seuls des vieux y vivraient. Ce fut le contraire. Berlin-Ouest est devenue une ville de 2 millions d’habitants à nulle autre pareille.
Une ville où accourent les jeunes Allemands de l’Ouest qui ne veulent pas faire leur service militaire ; ils en sont exemptés. Une ville où l’on vit avec peu d’argent et où tout semble possible, ne rien faire ou vivre autrement. Une ville où l’on expérimente un quotidien sans limites, de la drogue à la gare du Jardin zoologique (Bahnhof Berlin Zoologischer Garten, dite Bahnhof Zoo) aux squats de Kreuzberg. Une ville où bars et restaurants peuvent rester ouverts toute la nuit. Une ville transformée en terrain de jeu unique pour l’art et les créateurs qui, de la musique au théâtre, attire le chanteur David Bowie ou le metteur en scène de théâtre Peter Stein.
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