Il reste moins de 500 000 agriculteurs en France. La moitié d’entre eux va partir à la retraite dans les dix ans qui viennent. Moins nombreux, mal rémunérés, insuffisamment considérés, beaucoup souffrent, et ce métier dont dépend notre avenir alimentaire peine à assurer sa pérennité. Ils ont massivement exprimé leur inquiétude, leur colère, leur désarroi. Cette colère interpelle : quel serait notre avenir alimentaire sans une France agricole forte et résiliente ?
A l’autre bout de la chaîne, les consommateurs se tournent vers les marques avec une question simple : « Je veux savoir d’où vient ce que je mange… » La réponse apportée à cette question reste pour le moins confuse, voire volontairement opaque. Pour répondre à cette double injonction, l’affichage de l’origine sur tous les produits alimentaires s’avère la solution, comme s’y est publiquement engagé le premier ministre, Gabriel Attal, le 1er février.
Mais pour y parvenir, il est nécessaire de faire évoluer le cadre réglementaire. En effet, le règlement INCO (information du consommateur) de l’Union européenne interdit aux Etats membres d’exiger l’affichage de l’origine sur d’autres produits. Ce règlement a conduit au rejet par le droit français de cet affichage pour le lait et la bière. Cela limite les initiatives nationales visant à promouvoir la transparence sur l’origine des produits alimentaires, et cela conduit à une diversité d’affichages qui rend la lecture de l’origine confuse pour les consommateurs.
Un « logo Origine »
Une révision du règlement INCO est donc nécessaire pour instaurer un affichage obligatoire de l’origine des produits alimentaires et répondre ainsi à une demande citoyenne de transparence alimentaire, tout en soutenant les producteurs européens. L’Europe a su légiférer sur ce point pour protéger ses agriculteurs, très récemment sur le miel et plus largement en créant une obligation d’affichage de l’origine sur certains aliments comme la viande, les fruits et légumes frais, le poisson ou encore le vin.
Aujourd’hui, il existe plusieurs mentions pour valoriser la présence d’un ingrédient français dans un produit. Mais aucune indication ne précise l’origine des autres ingrédients utilisés dans la recette, ce qui peut s’avérer trompeur pour le consommateur. De même, un produit peut être fabriqué en France et valorisé pour cela avec un drapeau tricolore, alors que l’ensemble des ingrédients ne sont pas d’origine française.
Le collectif En vérité, association reconnue d’intérêt général qui regroupe près de soixante marques alimentaires, a souhaité évaluer l’impact réel sur les achats d’un affichage clair et harmonisé sur l’origine.
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