Avant de se retrouver devant un verre avec la chanteuse Santa, l’adresse a changé trois fois. Après l’idée d’un petit bar de quartier, on a atterri dans un hôtel chic du 9e arrondissement de Paris, le Parister. La séance photo a commencé plus tôt, Samanta Cotta – dite « Santa », découverte avec son groupe Hyphen Hyphen – pose sous un parapluie lumineux. Vêtue d’un élégant costume noir, un poil guindé, elle est à la fois modèle et directrice artistique du moment, contrôlant chacune des prises de vue. Dans l’ambiance feutrée du bar où les apéros voisins se font en costume-cravate devant un ordinateur, le groupe de la chanteuse détonne. Au milieu d’un barda de concert, des musiciens, une attachée de presse, une manageuse dégustent une flopée de spritz et de gros paquets de pop-corn.
Sans qu’on soit vraiment au courant, cet apéro s’est glissé entre deux séquences de promotion. Alors le concept du rendez-vous intimiste est un peu passé à la trappe. « J’adore travailler en équipe. Et puis, c’est un apéro dans un bar, on ne va pas faire comme si ce n’était pas convivial ! », rétorque Santa avec humour. « Si je dis des conneries, ils ne me rattraperont pas ! Ils ne m’entendent même pas, là, ils sont dans leur ivresse », poursuit-elle, souriante, la voix mêlée aux glaçons qui s’entrechoquent dans son verre, agités par la paille.
Santa se prête au jeu de la confidence, avec des mots aussi bien choisis que dans ses textes. Elle n’évite aucune question, mais revient habilement aux sujets qui l’amènent : ses projets. Depuis 2009, date de naissance d’Hyphen Hyphen, avec Adam (Romain Adamo) et Line (Laura Christin), ses amis de lycée, ils parcourent le monde en mode tournées. Récemment, son projet solo, baptisé « Santa », a vu le jour en complément. Il n’était pas prévu que cette seconde voix prenne vie. Mais des textes, en français, ont fait irruption dans l’intimité du salon de la chanteuse, comme un exutoire. Elle se risque un jour à jouer l’un de ses premiers titres, Popcorn salé, devant ses amis de toujours. « Il y a comme un premier émoi, je me dis : “Tiens, c’est étrange, normalement on n’est pas aussi tremblants les uns devant les autres.” »
Blues Brothers et piano classique
Une fois le dernier mot soufflé, on lui intime de se lancer. « Il faut que tu l’interprètes parce que ça va faire du bien aux gens », l’encourage Adam. Sans cette phrase, elle en est persuadée, elle ne serait pas assise à cette table ce soir. Au fil de la discussion, celle d’à-côté s’étoffe, d’autres musiciens s’y installent. On entend fredonner « Mississippi » et un air de guitare s’installer. D’une oreille distraite, Santa s’en amuse : « Ça va être sympa en écoutant l’enregistrement, on aura l’impression d’être dans un café au Texas. »
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