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La guerre dans la bande de Gaza est entrée mercredi 7 août dans son onzième mois, au moment où le Hamas défie Israël en portant à sa tête Yahya Sinouar, l’un des hommes les plus recherchés par ce pays, et tandis que le conflit menace de s’étendre dans le Moyen-Orient.
Israël a immédiatement promis « d’éliminer » Yahya Sinouar, qui remplace le chef politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, assassiné le 31 juillet à Téhéran. Le pays accuse Yahya Sinouar, âgé de 61 ans et jusqu’à présent chef du Hamas dans la bande de Gaza, d’être l’un des cerveaux de l’attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.
L’armée israélienne a en outre annoncé, jeudi, avoir tué le 24 juillet dans la bande de Gaza un responsable du Hamas, Nael Sakhl, qu’elle accuse d’avoir « dirigé des attaques terroristes » en Cisjordanie.
L’Egypte demande à ses compagnies d’éviter l’espace aérien iranien
L’Egypte a annoncé mercredi avoir demandé aux transporteurs égyptiens de ne pas entrer dans l’espace aérien iranien jeudi matin en raison d’« exercices militaires » prévus en Iran. Cette mesure est prise dans un contexte de tensions exacerbées entre l’Iran et Israël depuis l’assassinat du chef du mouvement palestinien Hamas.
L’Iran, allié du Hamas, a accusé Israël de cet assassinat et promis des représailles. Israël n’a pas confirmé. Un communiqué du ministère de l’aviation civile égyptien fait état d’une « notification des autorités iraniennes » avertissant « toutes les compagnies aériennes civiles traversant l’espace aérien iranien » que l’Iran organisera des « exercices militaires » jeudi entre 4 h 30 (6 h 30 à Paris) et 7 h 30 (9 h 30 heure à Paris).
« Les autorités aériennes civiles égyptiennes ont donc notifié à toutes les compagnies égyptiennes de ne pas voler dans l’espace aérien iranien », peut-on lire dans le communiqué, rapporte l’Agence France-Presse.
Il est aussi noté que des exercices militaires ont été organisés mercredi entre 11 h 30 heure de Téhéran (10 heures heure à Paris) et 14 h 30 (13 heures heure à Paris). Aucune annonce officielle sur ces exercices n’a été faite par l’Iran.
L’Iran exhorte l’Occident à cesser de soutenir Israël
Le président iranien, Masoud Pezeshkian, a exhorté mercredi les pays occidentaux à cesser de soutenir Israël pour « éviter » une guerre régionale, sur fond de craintes d’escalade militaire depuis l’assassinat du chef politique du Hamas à Téhéran.
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« Si les Etats-Unis et les pays occidentaux veulent éviter la guerre et l’insécurité dans la région, ils devraient immédiatement cesser de vendre des armes et de soutenir le régime sioniste », a déclaré M. Pezeshkian lors d’une conversation avec son homologue français, Emmanuel Macron, d’après un communiqué de la présidence iranienne. Selon lui, ces pays « soutiennent un régime qui n’adhère à aucune des lois et réglementations internationales ».
Emmanuel Macron appelle les deux parties à éviter un « cycle de représailles »
Le président français, Emmanuel Macron, a enjoint à son homologue iranien de « sortir de la logique de représailles et préserver les populations civiles ». « Une nouvelle escalade militaire n’aurait d’intérêt pour personne, y compris l’Iran, et nuirait durablement à la stabilité régionale », selon un compte rendu de l’entretien téléphonique communiqué par l’Elysée. M. Macron a également appelé le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à éviter « un cycle de représailles ». Il a fait savoir que cette logique devait ainsi s’appliquer « à l’ensemble des parties dans la région ».
« Face à la montée des tensions à la frontière entre Israël et le Liban, tous les efforts [doivent] également être faits sur la Ligne bleue, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, pour éviter un embrasement régional », a fait valoir la présidence française, soulignant qu’« une guerre entre Israël et le Liban aurait des conséquences destructrices pour toute la région ».
M. Macron a également rappelé au premier ministre israélien que « l’urgence absolue » pour la France restait « l’obtention sans délai d’un cessez-le-feu à Gaza, la libération de tous les otages (…) et l’acheminement massif et sans entrave de l’aide humanitaire à destination des populations gazaouies ».
Un accord de cessez-le-feu sur la bonne voie, d’après la Maison Blanche
La Maison Blanche a assuré qu’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages dans la bande de Gaza était très près d’être conclu par Israël et le Hamas, malgré les tensions au plus haut entre l’Etat hébreu et l’Iran.
« Il y a une bonne proposition faite aux deux parties et elles doivent toutes les deux l’accepter afin que nous puissions mettre en place » cet accord de cessez-le-feu et de libération des otages, a rappelé auprès de journalistes le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine, John Kirby.
Le gouvernement du président Joe Biden presse depuis des semaines celui du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, d’accepter un cessez-le-feu. « D’abord, nous ne voulons pas voir d’attaques et nous allons continuer à œuvrer via les canaux diplomatiques pour voir quoi faire pour que les tensions redescendent sur place », a répété John Kirby. Mais « je peux vous dire de manière certaine que les Etats-Unis sont et resteront en position d’aider Israël à se défendre avec toute une gamme de capacités militaires », a conclu le porte-parole du Conseil de sécurité national.
L’Organisation de la coopération islamique accuse Israël d’être « entièrement responsable » de l’assassinat du chef du Hamas
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a accusé mercredi Israël d’être « entièrement responsable » de l’assassinat du chef du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, la semaine dernière à Téhéran.
Dans un communiqué diffusé à l’issue d’une réunion extraordinaire dans la ville côtière de Djedda, en Arabie saoudite, l’OCI a déclaré « tenir Israël, puissance occupante illégale, entièrement responsable de cette attaque odieuse ». L’organisation avait aussi ajouté que cet assassinat entraînait le risque de faire basculer le Moyen-Orient dans un « conflit plus vaste », a prévenu mercredi le président de l’organisation.
L’assassinat d’Ismaïl Haniyeh « n’étouffera pas la cause palestinienne, mais l’amplifiera au contraire, soulignant l’urgence de la justice et des droits humains pour le peuple palestinien », a-t-il ajouté. « La souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats-nations sont des principes fondamentaux qui sous-tendent l’ordre international », a déclaré Mamadou Tangara, le ministre des affaires gambien, dont le pays préside actuellement l’OCI. Cette rencontre des ministres des affaires étrangères avait notamment été réclamée par l’Iran.
L’Arabie saoudite qualifie l’assassinat de Haniyeh de « violation flagrante » de la souveraineté de l’Iran
L’assassinat de Haniyeh, imputé à Israël par Téhéran, « est une violation flagrante de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la sécurité nationale de la République islamique d’Iran (…) et constitue une menace pour la paix et la sécurité régionales », a affirmé le vice-ministre des affaires étrangères saoudien, Walid Ben Abdelkarim El-Khereiji, lors d’une réunion de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), selon un communiqué officiel. Il s’agit du premier commentaire de Riyad sur cette attaque.
La Turquie se joint à la requête sud-africaine devant la Cour internationale de justice à l’encontre d’Israël
La Turquie s’est jointe à la procédure intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour violation présumée de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. Une délégation de parlementaires turcs accompagnés de l’ambassadeur de Turquie aux Pays-Bas s’est rendue à cette fin à La Haye, au siège de la CIJ, selon la télévision publique TRT, qui l’a suivie en direct.
Cette « déclaration d’intervention » se fonde sur l’article 63 du statut de la CIJ, a rappelé sur X le porte-parole du ministère des affaires étrangères turc, Öncü Keçeli, en soulignant qu’« aucun pays au monde n’est au-dessus du droit international ». « L’affaire portée devant la CIJ est extrêmement importante pour garantir que les crimes commis par Israël ne resteront pas impunis », a-t-il insisté.
Selon le ministère de la défense israélien, la situation au Liban peut « se détériorer vers un état de guerre »
Alors qu’il passait en revue une troupe de parachutistes, le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a annoncé que l’Etat hébreu s’apprêtait à « intensifier » ses opérations contre le Hezbollah au Liban en « cas de nécessité ». Ces opérations pourraient « se détériorer vers un état de guerre », a poursuivi M. Gallant, cité par le quotidien israélien Haaretz.
M. Gallant a accusé le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, assurant que ce dernier pousse le Liban « à payer le prix cher ». « Ils n’imaginent pas ce qui peut arriver (…). S’ils regardent une photo de Gaza, ils comprendront. »
Le Quai d’Orsay exprime « sa profonde consternation » face aux propos tenus par le ministre des finances israélien
Le ministère des affaires étrangères a réagi, mercredi, aux propos du ministre des finances israélien, Bezalel Smotrich. Cité lundi par The Times of Israel, M. Smotrich a déclaré que « laisser mourir de faim deux millions de civils pourrait peut-être être justifié et moral » pour libérer des otages à Gaza. Le Quai d’Orsay a « appelé le gouvernement israélien à condamner fermement ces propos inacceptables », dans un communiqué. « La France rappelle qu’apporter de l’aide humanitaire à deux millions de civils en situation d’urgence absolue dans un territoire (…) dont Israël contrôle les points d’accès, est une obligation au titre du droit international humanitaire » poursuit le communiqué.
L’Union européenne et le Royaume-Uni ont également fermement condamné mercredi les propos de M. Smotrich.
L’OMS va envoyer plus d’un million de vaccins à Gaza
L’Organisation mondiale de la santé a annoncé mercredi qu’elle allait envoyer plus d’un million de vaccins contre la polio dans la bande de Gaza, alors qu’une souche du virus a été détectée dans des échantillons d’eaux usées.
Le ministère de la santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a annoncé un nouveau bilan de 39 677 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël, qui est entrée dans son onzième mois.
Au moins vingt-quatre personnes ont été tuées ces dernières vingt-quatre heures, précise le ministère dans un communiqué, ajoutant que 91 645 personnes ont été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.