Gérald Darmanin voulait faire des Jeux olympiques la vitrine de son expertise en matière sécuritaire. Le pari était risqué mais que l’événement se déroule sans encombre et le bénéfice politique à en tirer aurait été considérable. Mais voilà, le ministre de l’intérieur a lui-même balayé l’hypothèse d’un maintien Place Beauvau, sauf cas peu probable d’une victoire du camp présidentiel. Le 7 juillet, au soir du second tour des élections législatives, il fêtera ses quatre ans et un jour Place Beauvau. Depuis l’avènement de la Ve République, seule une poignée de prédécesseurs ont fait mieux que lui.
Le voici désormais contraint aux allers-retours entre Paris et son fief de Tourcoing (Nord), ville dont il a été le maire à deux reprises et où il brigue désormais un mandat de député. Sans doute aurait-il préféré se consacrer exclusivement à cet exercice qu’il goûte entre tous, une chasuble orange sur le dos avec les ouvriers d’Ahlstrom à Bousbecque (Nord), comme mercredi, ou avec les supporteurs de l’équipe de France devant le bar Le Chagnot, à Tourcoing, deux jours plus tôt. Mais « impossible de déserter dans une période pareille », comme l’avance un haut fonctionnaire de la Place Beauvau.
Et le même d’égrener les rendez-vous à l’agenda : après un comité interministériel sur les Jeux olympiques au côté d’Amélie Oudéa-Castéra le 12 juin, pour un check-up sécuritaire complet – revue des effectifs ou état des « criblages », les procédures de vérification menées par les services de renseignement – il siégeait une semaine plus tard au conseil de défense puis à celui des ministres. Et son emploi du temps prévoit encore des rencontres avec les représentants des sociétés de sécurité privée. « Honnêtement, il est sur toutes les balles », martèle-t-on Place Beauvau, où se tient une réunion quotidienne avec ses plus proches conseillers sous la houlette d’Alexandre Brugère, son directeur de cabinet et véritable homme de confiance, qui le suit depuis son passage à Bercy.
« On voit mal comment on pourrait lever le camp »
Le petit groupe conserve un œil sur les événements de Nouvelle-Calédonie, venus percuter l’organisation des Jeux olympiques en préemptant un volume considérable de policiers et de gendarmes initialement prévus pour sécuriser la manifestation sportive. Outre les cinq escadrons de gendarmerie mobile présents de manière continue sur place, vingt-sept autres unités ont franchi les 17 000 kilomètres qui séparent la métropole de l’archipel, soit près de 3 000 gendarmes. Autant de troupes en moins pour la sécurisation des Jeux olympiques car, confie-t-on à la direction générale de la gendarmerie nationale, « on voit mal comment on pourrait lever le camp au regard des événements ».
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