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La « bad bitch », cette femme puissante qui assume ses désirs

by Marko Florentino
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Ces derniers jours, les albums pépites sont de sortie : la Colombienne Kali Uchis, la Belge Shay, l’Espagnole Bad Gyal. Des chanteuses qui ont pour point commun d’être des bad bitches (que l’on peut traduire poliment par « dures à cuire »). Et on pourrait aussi bien ajouter à la liste Aya Nakamura, Rosalia, Cardi B, Megan Thee Stallion, Doja Cat et Nicki Minaj.

Le terme vient des rappeuses, souvent non blanches, issues de milieux sociaux défavorisés, qui ont émergé autour de 2010. A cette époque, la gent féminine n’occupait qu’une place d’objet dans les textes et les clips des rappeurs. Quand, en 2012, la première bad bitch française, Liza Monet, rappe son meilleur coup dans My Best Plan (6,2 millions de vues), elle est cyberharcelée et subit du slut-shaming (en bon français, « culpabilisation des salopes »). Entre-temps, d’autres rappeuses suivent et le mouvement #metoo passe par là.

Mais qu’est-ce qu’une bad bitch ? Il s’agit d’une femme ambitieuse, qui n’a pas froid aux yeux, assume ses désirs sexuels, comme la cellulite et les vergetures zébrant sa peau. Indépendante financièrement comme mentalement, elle ne fait jamais le dos rond, ne se bâillonne devant personne. Surtout pas devant un homme.

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Habillée de façon sexy, avec minijupe en jean, string porté haut sur les hanches et décolleté plongeant, cette provocatrice se contrefiche d’être scannée de la tête aux pieds quand elle marche dans la rue. Au contraire, quand un passant à qui elle ne donne pas l’heure la qualifie hargneusement de « pute », faute d’obtenir son attention, elle le défie du regard, sourire en coin, l’air de dire « oui, et alors ? ».

Renverser le stigmate de l’insulte

Au micro de Brut, la « jolie garce », comme se surnomme Shay, explique avoir renversé le stigmate de l’insulte « pute » pour en faire une revendication assumée, « en enlevant le pouvoir négatif de ce terme [utilisé] pour descendre les femmes ». A l’image de la communauté afro-américaine avec le mot nigger ou des homosexuels avec « pédé ».

Mais comment peut-elle être considérée comme libre alors qu’elle rentre à merveille dans les diktats de beauté en vogue ? Certes, mais elle le fait en toute conscience, estimant que c’est bon pour sa carrière. L’exemple de la scène reggaeton est édifiant. Karol G, Anitta, Kali Uchis, Becky G… toutes ces artistes savent que pour « percer », elles doivent d’abord se conformer à ces standards, difficiles à atteindre sans chirurgie esthétique. Alors que le succès de leurs confrères reggaetoneros n’est pas conditionné à leur physique (heureusement pour eux, sinon beaucoup n’auraient jamais émergé).

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