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la CFDT annonce « l’échec » de la concertation à l’issue de l’ultime journée de discussions

by Marko Florentino
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Le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau, lors d’une rencontre entre syndicats de salariés et organisations patronales au sujet des retraites, à Paris, le 17 juin 2025.

Les partenaires sociaux du « conclave » sur les retraites écrivaient, lundi 23 juin, leur dernier chapitre, avec ou sans accord, au terme de quatre mois d’une concertation impulsée par le premier ministre, François Bayrou. Ce sera finalement sans accord. Les discussions se sont soldées par un « échec de la négociation », a annoncé Yvan Ricordeau, le négociateur de la CFDT, dans la soirée.

« Le patronat a fermé la porte aux syndicats, notamment sur la proposition que les salariés les plus exposés à la pénibilité n’aient pas le même effort à faire que les autres », a déclaré le négociateur de la CFDT. « La discussion s’arrête », a-t-il conclu.

La dernière séance de travail, le 17 juin, s’était achevée par l’obtention d’une prolongation arrachée sur le fil pour éviter justement cet échec. La discussion, entamée le 27 février, devait à l’origine se clore le 28 mai. Elle réunissait les syndicats de salariés CFDT, CFE-CGC et CFTC et les organisations patronales du Medef et de la CPME.

Plus tôt dans la journée, le patronat avait dit « penser qu’on [pouvait] avoir un accord », mettant en avant sa « proposition commune Medef et CPME sur les éléments qui sont attendus par les syndicats de salariés », notamment l’âge de la décote, les carrières des femmes, la pénibilité. « On est vraiment dans une logique [de] vrais efforts des entreprises pour permettre d’avoir un accord », a déclaré Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, lors d’une conférence de presse donnée aux côtés de son homologue du Medef, Patrick Martin, avant le début de la réunion.

« Le problème qu’on a, c’est que le Medef ne regarde pas la réalité en face de la vie des travailleurs qui sont exposés à la pénibilité », a déploré Yvan Ricordeau, en actant des désaccords indépassables.

Les syndicats furieux

Le patronat avait semblé ouvrir une petite porte vers un départ anticipé à la retraite en cas d’usure mais seulement sur avis médical. Or la méthode comme le contenu des propositions a rendu furieux les syndicats. « On demande que la négociation se fasse sur le texte paritaire (…) ce que le Medef veut mettre sur la table, c’est du réchauffé », a dénoncé Yvan Ricordeau, chargé de la négociation pour la CFDT.

« Ils ne nous ont pas donné de texte, ce qui ne se fait pas dans une négociation, surtout quand on est à la fin », a fustigé Christelle Thieffinne, secrétaire nationale de la CFE-CGC. « La négociation est terminée depuis la semaine dernière (…) Ils torpillent cette négociation. Et ils veulent ne pas porter la responsabilité d’un non-dialogue social », a commenté la syndicaliste qui estime les chances d’aboutir à « plutôt zéro ».

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés « Conclave » sur les retraites : une méthode de dialogue inédite

L’âge du départ à la retraite n’était pas au menu des discussions : sans surprise, le Medef s’est montré inflexible sur son maintien à 64 ans. Cette mesure phare, et impopulaire, de la réforme Borne de 2023 sera donc toujours en vigueur pour les salariés nés à partir du 1er janvier 1968.

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La quête de compromis devait principalement s’articuler autour des carrières des femmes et de la pénibilité. Dans le premier point, consensuel, il était question de revaloriser les pensions en fonction du nombre d’enfants. Dans le second, d’une prise en compte du port de charges lourdes, vibrations mécaniques et postures pénibles, critères ergonomiques poussés par la CFDT.

Mais la finalité d’une reconnaissance de l’usure professionnelle n’étaitpas la même pour tous : les syndicats y voiyaient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, le patronat privilégie d’autres pistes.

Bayrou s’est engagé à présenter les conclusions devant le Parlement

La fin du « conclave » est un moment de vérité pour François Bayrou, qui avait proposé, lors de sa déclaration de politique générale, le 14 janvier, aux représentants des travailleurs et des chefs d’entreprise de « remettre en chantier » la loi du 14 avril 2023, qui décale de 62 ans à 64 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension, après un compromis trouvé avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Le premier ministre s’était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement.

« A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure », a promis Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, qui aurait besoin d’autres groupes à gauche pour la déposer. Le Parti socialiste est, lui, divisé sur la question.

Le Monde avec AFP



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