Dans une étonnante torsion, la tour Alta étire ses 17 étages vers le ciel du Havre. Cette structure tout en lignes horizontales qui tourne sur elle-même est réputée allier la rondeur blanche du Volcan, l’emblématique centre culturel conçu par Oscar Niemeyer, et la rigidité rectiligne du centre-ville. Entièrement reconstruit après-guerre par l’atelier de l’architecte Auguste Perret, celui-ci est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2005.
Alta, de l’agence Hamonic+Masson & Associés, est-elle un hommage à l’histoire tourmentée de la cité portuaire normande, ou une folle audace ? Le maire (Horizons), Edouard Philippe, « fait des choix qui risquent de nous coûter le classement Unesco, s’alarme Isabelle Le Coz, candidate du Rassemblement national aux élections législatives de 2024. Ce qui serait dramatique ». Pour l’heure, « ça n’a pas fait scandale, reconnaît le chef de file des Ecologistes havrais, Laurent Martin. Ça viendra le jour où on perdra le label… Mais j’ai l’impression que le maire s’en fout ».
Le porte-parole des Verts considère que l’édile se désintéresse du patrimoine architectural de la ville. « Il y a plein de choses en déliquescence, affirme-t-il : des fuites dans le réseau d’eau, des piliers en béton qui s’effritent… » La rénovation du centre est engagée et se poursuit, rétorque l’équipe municipale, évoquant notamment la réouverture du Muséum d’histoire naturelle avec le réaménagement de la place attenante.
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