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La folle histoire de Madame Grès, grande couturière du XXᵉ siècle

by Marko Florentino
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Au Metropolitan Museum, à New York, l’exposition « Women dressing Women » (« les femmes qui habillent les femmes ») a été prolongée d’une semaine afin de rester ouverte le 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes. En consultant le riche catalogue qui l’accompagne, c’est surtout le droit… à l’oubli qui semble s’appliquer aux centaines de couturières virtuoses du XXᵉ siècle. Qui, hormis les conservateurs et les historiens, pour se souvenir de Claire McCardell, d’Augusta Bernard, de Marcelle Dormoy, des sœurs Callot ou de Lucile Manguin ? Et, tandis que surnagent dans une sorte de zone grise Jeanne Lanvin, Elsa Schiaparelli ou Madeleine Vionnet, qui pour rivaliser en notoriété avec Cristóbal Balenciaga, Christian Dior et Yves Saint Laurent, à part Gabrielle Chanel ?

Il en est une pourtant, méconnue et fascinante, qui se distingue par son talent, sa longévité et le romanesque d’une vie faite de labeur et de mystère. A bas bruit, elle continue aujourd’hui à faire l’objet d’expositions dans lesquelles la permanence de son style et la beauté renversante de ses robes saisissent les visiteurs, à inspirer des chercheurs qui en font leur sujet de thèse, à en obséder certains qui traquent sans relâche ses créations ou d’autres qui s’autoproclament « héritiers » de l’allure et de la technique hors pair qu’elle a inventées.

Madame Grès, née en 1903 et morte en 1993, de son vrai nom Germaine Emilie Krebs, aura exercé son métier de couturière sous plusieurs griffes pendant cinquante-cinq ans, de 1933 à 1988, et travaillé le tissu pendant plus de soixante. Une traversée du siècle assez inédite, sur laquelle a travaillé âprement sa petite-fille, Anne Graire, ces trois dernières années, jusqu’à terminer en novembre un manuscrit qu’elle essaie actuellement de faire éditer.

Un destin passionnant, une œuvre immense

Côté édition, d’ailleurs, 2024 pourrait bien ressembler à une « année Grès ». En plus du témoignage d’Anne Graire, qui lie un récit intime fait de secrets de famille et de souvenirs d’enfant à une quête de vérité digne d’une enquête policière, on attend la publication ces jours-ci du catalogue Alaïa/Grès. Au-delà de la mode. Cette exposition des robes de deux couturiers hors norme, mise en scène à la Fondation Azzedine Alaïa, à Paris, depuis septembre, a été prolongée jusqu’au 7 avril et a déjà reçu plus de trente mille visiteurs. Elle a été organisée par l’historien de la mode Olivier Saillard, par ailleurs directeur de la fondation, qui va également sortir le 17 septembre chez Rizzoli une somme inédite sur l’œuvre de Madame Grès.

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