
Après le traumatisme de la présidentielle de 2020 et l’invasion du Capitole, le 6 janvier 2021, pour tenter d’empêcher la certification de l’élection de Joe Biden, chacun se prépare au pire aux Etats-Unis, à l’instar de Gabriel Sterling, responsable des élections en Géorgie. Le 5 novembre, ce républicain de 53 ans au débit rapide ne redoute pas de voir des miliciens débarquant dans les bureaux de vote sur des pick-up et armés jusqu’aux dents. « Le niveau de renseignement dont nous disposons nous permet de repérer les groupes organisés, et le FBI fait un excellent travail », confie-t-il.
Non, ce qui l’inquiète, ce sont des individus radicalisés qui attaqueraient des bureaux de vote simultanément en Géorgie, en Alabama et dans un Etat des Rocheuses, faisant craindre une insurrection coordonnée. « Deux gars pourraient provoquer le chaos », alerte-t-il, estimant qu’« il est quasiment impossible d’arrêter un individu radicalisé ».
Dans le cadre d’une rencontre organisée par le Foreign Press Center, ce haut fonctionnaire explique comment il prépare l’Etat de Géorgie à faire face à toute hypothèse et à organiser des élections irréprochables. Le 5 novembre, 700 membres des forces de l’ordre y assureront la protection des bureaux de vote, et les responsables de ces derniers pourront alerter les autorités par SMS en cas d’incident.
Autre précaution : pour voter en Géorgie, il est maintenant nécessaire de présenter un justificatif d’identité, en général le permis de conduire. Or ceux-ci ont été largement renouvelés ces dernières années. La distinction entre étrangers ayant un permis de conduire et les nationaux américains qui en sont titulaires étant désormais claire, il ne devrait pas y avoir de contestation sur la nationalité des électeurs : seuls 20 étrangers enregistrés à tort ont été recensés jusqu’à présent. Les personnes ayant accès au fichier des listes électorales sont passées de 2 500 à 350 personnes.
Epicentre de la contestation électorale en 2020
En outre, le système d’identification a été simplifié pour diviser le temps de vérification par deux, ce qui doit aider à réduire les files d’attente. L’électeur peut enfin voter dans des machines dont le déploiement a coûté plus de 130 millions de dollars (environ 120 millions d’euros) en 2019. Pas question de revenir au papier : c’est matériellement impossible et très imprécis. « Nous utilisons des ordinateurs parce que les êtres humains se trompent en dépouillant les bulletins papier. Nous sommes de très mauvais compteurs », explique Gabriel Sterling.
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