
Quand Charlotte, 37 ans, et Clémentine, 43 ans (leurs prénoms ont été changés), sortent dans un bar, on les prend souvent pour des sœurs ou des amies d’enfance. Elles ne sont pourtant ni l’une ni l’autre. Interrogées sur la nature de leurs liens, elles hésitent toujours avant de répondre. « On ne sait jamais vraiment quoi dire, glisse Charlotte. La plupart du temps, on explique que son père vit avec ma mère. » Charlotte et Clémentine sont des « quasi-sœurs ». Elles n’ont pas de liens de sang ou d’adoption, mais elles partagent de nombreux souvenirs depuis ce jour de l’an 2000 où leurs parents, veufs tous les deux, se sont installés dans la même maison avec leurs enfants respectifs.
Si Charlotte boit un verre en compagnie de Clémentine avec un plaisir non feint, les débuts n’ont pas été évidents. Habituée à vivre avec sa mère et son frère de deux ans son aîné, l’adolescente – 13 ans à l’époque – a eu du mal à se faire à l’idée d’une cohabitation avec un beau-père, une quasi-sœur et un quasi-frère. « Ma mère essayait de forcer les choses autour de cette idée qu’on devienne tous une famille. Pour moi, tu ne peux pas imposer ça. Je voulais qu’on soit libres de nouer des relations. »
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