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La question des revenus annexes des eurodéputés se réinvite dans la campagne pour les européennes

by Marko Florentino
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LETTRE DE BRUXELLES

Le Parlement européen, à Strasbourg, le 23 avril 2024.

Et, soudain, la campagne européenne s’est tendue à cinq semaines des élections du 9 juin. Accusations, démentis, dépôt de plainte pour diffamation… La cause ? Un tract mis en ligne le 3 mai sur le réseau social X par Manon Aubry, la tête de liste de La France insoumise, qui dénonce le fait qu’un quart des députés européens « sont payés par des lobbys, des entreprises ou des gouvernements en plus de leur indemnité d’élu ! A qui rendent-ils des comptes ? A leurs employeurs ou à leurs électeurs ? Je propose d’interdire ces rémunérations annexes pour tous les élus européen ».

En pleine campagne pour les européennes, la patronne du groupe The Left a notamment accusé une demi-douzaine d’adversaires, dont les têtes de liste françaises Valérie Hayer (Renew), Raphaël Glucksmann (Place publique-Parti socialiste) et François-Xavier Bellamy (Les Républicains), de percevoir ces revenus annexes en plus de leur indemnité d’eurodéputé, alors qu’elle affirme se contenter, pour sa part, de cette seule indemnité, qui s’élève à 7 853,89 euros net par mois.

En compilant les déclarations de revenus déposées par chaque eurodéputé, l’ONG Transparency International, qui a entrepris ce travail et l’a rendu public le 6 mai, confirme que 26 % des membres de l’hémicycle de Strasbourg disposent de revenus annexes. « Cela ouvre la voie à une litanie de risques de conflits d’intérêts, juge l’association. Comment les citoyens européens peuvent-ils être sûrs que leurs représentants élus agissent dans l’intérêt public s’ils sont sous contrat avec des entreprises extérieures ? »

L’idée d’interdire tout emploi

Près d’une vingtaine d’eurodéputés ont touché davantage de leurs revenus annexes que de leur activité parlementaire, soit un revenu annuel supérieur à 95 000 euros. Ainsi, le député lituanien non inscrit Viktor Uspaskich revendique un revenu de sa holding de 3 millions d’euros par an, quand en deuxième position, Jérôme Rivière (ex-Rassemblement national, désormais chez Reconquête), assure avoir touché 220 248 euros grâce à sa holding, qui détient des parts dans une société liée à l’automobile.

Depuis plus d’une dizaine d’années, l’idée d’interdire tout emploi pour les parlementaires est régulièrement discutée à Bruxelles et Strasbourg, mais elle n’a jamais été mise en œuvre. Selon leur code de conduite, les eurodéputés ne peuvent s’engager « dans des activités de lobbying rémunérées qui sont en relation directe avec le processus décisionnel de l’Union ».

« J’ai toujours été opposé au principe de ces seconds emplois, rappelle Pascal Durand, député S&D (Alliance progressiste des socialistes et démocrates), qui boucle son troisième et dernier mandat. Je trouve cela anormal, nous sommes bien rémunérés pour notre mandat et même si on peut nuancer pour les professions telles que médecin ou professeur, où l’on peut vouloir garder un minimum d’entraînement ou de formation continue, cela devrait rester pro bono. »

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