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« La Symphonie tombée du ciel » ou le miracle par la musique

by Marko Florentino
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« La Symphonie tombée du ciel », de la compagnie La Sourde, à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, à Paris, le 17 septembre 2024.

Présenté au Théâtre de l’Athénée, à Paris, du 18 au 28 septembre, La Symphonie tombée du ciel est reprise à Caen et Strasbourg en décembre. Après Concerto contre piano et orchestre, créé en 2021, les quatre mousquetaires du collectif La Sourde – Samuel Achache, Florent Hubert, Eve Risser et Antonin-Tri Hoang – ambitionnent à nouveau de rebattre les cartes du style, du genre et de l’interprétation en rassemblant acteurs et musiciens venant du classique, du jazz, de l’improvisation ou du baroque, tous passionnés de théâtre – également scénographe, costumier, éclairagiste, régisseur.

Le spectacle commence par une curieuse musique à la fois martiale et triste, des musiciens comme posés là, presque par hasard, dirigés par une cheffe d’orchestre en blouson et jean, le dos couvert de sortes d’ex-voto. Qu’est-ce qu’un miracle ? « Une résistance à la dictature de la vie » ? La question est posée à tous. Les réponses ont été collectées en Ehpad, en établissement pénitentiaire, dans une école, sur le trottoir, dans une voiture : des témoignages de miracles advenus ou espérés, parfois sans y croire vraiment, des miracles qui n’auront jamais lieu mais que l’on va chercher au sommet d’une montagne, au bout de la mort. Au croisement de ces voix que démultiplie une forêt de haut-parleurs, la musique, qui chemine et enlace, soutient et entraîne, portée par une scénographie instrumentale sans cesse mouvante, où tout un chacun se retrouve à la fois chanteur et musicien, soliste et chambriste, ou bien chef d’orchestre.

Il y a d’abord Domenico. Il ne veut pas que son vieux père malade meurt. Il raconte en italien sa pénible ascension au mont Partenio jusqu’au sanctuaire de Montevergine, près de Naples, où trône la Madonna des femminielli. Le froid, le silence, la nature. Un chœur lui emboîte le pas. « Les femminielli, sont des figures sacrées de Naples, dit-il. Leur présence porte chance. Elles existent sans doute depuis l’époque des dieux antiques. Nées hommes et devenues femmes. Elles conjuguent le féminin et le masculin. Au sanctuaire de Montevergine, elles chantent et elles dansent pour honorer la Madonna Schiavona. » Hymnes à la Madone et musique populaire se mêlent, vents et percussions, « queer et non-binaires ». « Ne fais pas de lui un fantôme », supplie le chœur sur une musique aux accents baroques à la Monteverdi. Le père décède trois jours plus tard. « Tu ne peux pas demander un miracle et n’y croire que s’il se réalise ! »

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