Home » « L’affaiblissement, ce n’est pas drôle. La maladie a été une entrée royale dans cette période de la vie où l’on enchaîne les visites chez le médecin »

« L’affaiblissement, ce n’est pas drôle. La maladie a été une entrée royale dans cette période de la vie où l’on enchaîne les visites chez le médecin »

by Marko Florentino
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En mars, Alain Chamfort, guéri d’un cancer des os, sortait L’Impermanence (BMG) : un album salué par la critique, annoncé comme le dernier du chanteur, conçu comme une méditation sur la fin, le temps qui passe. A 75 ans, ce père de cinq enfants raconte son rapport distancié aux choses et sa longue évolution vers l’authenticité artistique.

Comment envisagez-vous la mort ?

Si je peux l’envisager, c’est bon signe, c’est que je suis en vie. Il y a des gens qui sont hantés par cette peur. Moi, je suis assez étranger à cette question. Ce qui m’inquiète le plus, c’est la perte des autres. Même si l’on entretient dans nos souvenirs nos relations aux autres, être touché, avoir un rapport physique avec les gens, entendre leur voix, avoir leur regard, c’est vraiment quelque chose qui manque terriblement après leur disparition, c’est difficilement supportable. Je crains plutôt la maladie, la fin de vie qui peut être douloureuse, mais la mort, c’est une libération, c’est le soulagement à tout, aux souffrances, aux peurs, aux angoisses. A mon avis, elle n’est pas à craindre.

Mais vous avez été quand même malade…

Oui, j’ai été malade, mais j’avais confiance, étrangement. Peut-être par inconscience, je ne sais pas. Le médecin qui me traitait m’a dit : « Ça se soigne. » Il m’a donné un pourcentage de chance de survie. Je me suis dit, je vais appartenir à celui-ci. L’envie de croire à la vie a été plus forte que la peur de la mort.

Etes-vous affaibli ?

Oui, bien sûr. J’ai perdu de la souplesse, je n’ai plus envie de faire les choses un peu risquées. Pour être totalement franc, je ne le vis pas très bien. L’affaiblissement, ce n’est pas drôle. La maladie a été une entrée royale dans cette période de la vie où l’on enchaîne les visites chez le médecin, où cela devient presque un style de vie.

Pourquoi avez-vous annoncé cet album, « L’Impermanence », comme le dernier ?

Parce que je trouve que ce n’est plus indispensable de faire des albums. Vu la façon dont les gens écoutent la musique aujourd’hui, pourquoi s’attacher à ce format qui est lourd et qui coûte cher ? Je l’ai annoncé comme le dernier parce que j’aime bien que les albums aient du sens. Avec Pierre-Dominique Burgaud, l’auteur, on s’est dit, si c’est le dernier, essayons de donner un peu de cohérence.

On a voulu travailler sur cette idée de fin de quelque chose, non seulement de dernier album, mais aussi les thématiques qui m’habitaient à ce moment-là de ma vie : l’avancée dans l’âge, le rapport au temps, le regard changeant qu’on a sur les choses, les réflexions qui nous traversent, quand on arrive où je suis : est-ce qu’on a bien fait ? Est-ce qu’on aurait pu faire mieux ?

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