
L’Allemagne semble avoir encore du mal à y croire. Pourrait-elle vraiment devoir se passer du parapluie nucléaire américain, qui la protège de façon inconditionnelle depuis l’après-guerre ? En affirmant publiquement que son pays devrait s’y préparer, dans un contexte de grande incertitude sur l’avenir de la relation entre Berlin et Washington, Friedrich Merz, le probable futur chancelier, a ouvert un débat sensible et impopulaire outre-Rhin, que les politiques préfèrent traditionnellement éviter. Elus, chroniqueurs et experts confrontent, depuis, leurs questionnements et leurs doutes, trahissant un sentiment largement partagé : la réticence à faire le deuil de la protection américaine.
« Nous devons nous préparer au fait que Donald Trump ne laissera plus la promesse d’assistance du traité de l’OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique Nord] s’appliquer sans restriction », a affirmé Friedrich Merz sur la chaîne ZDF à deux jours des élections législatives, le 21 février. Cela implique, a-t-il poursuivi, de discuter avec les Britanniques et les Français pour savoir « si la participation nucléaire – du moins la sécurité nucléaire – de la Grande-Bretagne et de la France ne pourrait pas également être revendiquée pour [eux] ». La France a souvent posé cette question à l’Allemagne, rappelait-il. « Et elle est toujours restée sans réponse de la part des gouvernements allemands », a-t-il ajouté.
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