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La guerre entre Israël et le Hamas a fait 38 584 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon un nouveau bilan diffusé dimanche 14 juillet par le ministère de la santé du mouvement islamiste palestinien. Côté israélien, 1 195 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart – lors de l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, d’après un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) établi à partir de sources officielles israéliennes. Selon l’armée israélienne, 682 soldats israéliens ont également été tués depuis.
Le Hamas se retire des négociations sur un cessez-le-feu
Le mouvement islamiste a décidé de se retirer des négociations en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza au lendemain d’une frappe israélienne ayant visé son chef militaire, Mohammed Deif, ont rapporté dimanche à l’AFP deux hauts responsables du Hamas. Selon l’un de ces responsables, le Hamas est « prêt à reprendre les négociations » lorsque Israël « fera preuve de sérieux pour conclure un accord de cessez-le-feu » et sur la libération d’otages retenus à Gaza en échange de Palestiniens détenus par Israël.
Cette annonce intervient après que, selon le Hamas, des frappes israéliennes ont tué samedi plus de 90 Palestiniens dans le camp de déplacés d’Al-Mawasi, près de Khan Younès, dans le sud de l’enclave. L’armée israélienne a assuré avoir visé Mohammed Deif ainsi que le commandant de la brigade de Khan Younès, Rafa Salama, « qui étaient deux cerveaux » de l’attaque du 7 octobre 2023. « Il s’agit d’une frappe précise. Il est estimé que la plupart des victimes sont aussi des terroristes qui étaient avec Deif et Salama », a dit l’armée.
La même source a affirmé dimanche avoir « éliminé » Rafa Salama lors du raid mené samedi. Selon le Hamas, Mohammed Deif, lui, est toujours en vie : il « va bien et supervise directement les opérations des Brigades Al–Qassam [branche armée du Hamas] et de la résistance ».
Pendant ce temps, l’armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza, notamment dans la zone de Rafah (Sud) et dans la ville de Gaza (Nord), où ses troupes ont « éliminé plusieurs terroristes lors de combats rapprochés ». Au moins huit personnes ont été tuées dans la ville de Gaza, dans la nuit de samedi à dimanche, après des bombardements sur plusieurs bâtiments, d’après la défense civile palestinienne.

Un coup dur pour les négociations
Après des mois d’appels internationaux à un cessez-le-feu, le retrait du Hamas des négociations porte un coup dur aux efforts des médiateurs pour arracher une trêve dans le territoire assiégé, où la situation humanitaire est épouvantable.
Le marathon diplomatique venait d’être relancé après une concession la semaine dernière du mouvement islamiste, qui avait accepté de négocier sur la libération d’otages en l’absence d’un cessez-le-feu permanent avec Israël. Samedi, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Benyamin Nétanyahou de chercher à empêcher un cessez-le-feu par des « massacres odieux », selon un communiqué du Hamas, mettant en avant, à l’inverse, « une réponse positive et responsable » du Hamas aux efforts des médiateurs.
Le premier ministre israélien a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, et la libération de tous les otages. Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.
Lors d’une conférence de presse avec son homologue saoudien en visite à Istanbul, Hakan Fidan, le chef de la diplomatie turque, a à nouveau critiqué l’attitude d’Israël. « Israël et Nétanyahou commettent de nouveaux massacres chaque fois qu’il existe une atmosphère positive. Cela montre qu’ils n’ont en réalité aucune intention de paix. (…) Après l’attaque contre des civils à Khan Younès hier, nous comprenons que l’intention d’Israël n’est pas de mettre fin à ce conflit, mais de poursuivre sa politique d’extermination du peuple palestinien », a-t-il déclaré.
Nouvelle frappe israélienne sur une école de l’Unrwa
Des avions israéliens ont mené une attaque pour la cinquième fois en huit jours sur une école de la bande de Gaza abritant des personnes déplacées par la guerre, qui a fait 15 morts selon un bilan fourni par la défense civile. L’attaque a visé une école gérée par l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, dans le camp de réfugiés de Nousseirat (centre), cible de deux récentes frappes israéliennes.
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L’armée israélienne a expliqué que son aviation avait « frappé un certain nombre de terroristes qui opéraient dans la zone du bâtiment scolaire Abou Arabane de l’Unrwa à Nousseirat ». Selon elle, le bâtiment « servait de repaire » et de base pour des « attaques » contre les troupes israéliennes.
Des habitants ont rapporté que des victimes, dont des enfants, ont été transférées vers des hôpitaux proches.
Israël veut la prolongation du service militaire obligatoire
Le gouvernement israélien a voté dimanche la prolongation du service militaire obligatoire pour les hommes, dont la durée passerait de 32 à 36 mois. Le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a confirmé l’adoption du projet de loi, qui sera soumis au Parlement.
Si elle est adoptée, la durée du service de 36 mois sera effective immédiatement, pour une période de cinq ans, selon une copie du projet de loi publiée en ligne. En raison des « besoins actuels de l’armée après les événements du 7 octobre 2023 », la disposition temporaire propose que « la durée maximale du service des hommes soit de 36 mois », précise le projet de loi. La loi s’appliquerait également aux soldats actuellement déployés.
La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a critiqué l’application inégale du service obligatoire, en raison des exemptions dont bénéficient les hommes juifs ultraorthodoxes.
Le service militaire est obligatoire en Israël, mais les ultraorthodoxes, qui représentent 13 % de la population, peuvent l’éviter s’ils se consacrent à l’étude des textes sacrés du judaïsme.
Mais en juin, la Cour suprême a ordonné la conscription des étudiants en écoles talmudiques, estimant qu’en l’absence de « cadre légal adéquat » le gouvernement n’avait pas le droit de les exempter, ce qui pourrait affaiblir la coalition de Benyamin Nétanyahou, soutenue par des partis ultraorthodoxes.