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L’auteur anglais Geoff Dyer ne renonce pas

by Marko Florentino
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L’écrivain anglais Geoff Dyer, à Milan, en 2023.

A la fin des Derniers Jours de Roger Federer, Geoff Dyer formule l’hypothèse que son sujet, depuis toujours, est le même : le renoncement. Que ce thème hante ses quatre romans et seize ouvrages de non-fiction – ont été traduits respectivement deux (La Couleur du souvenir, éd. Joëlle Losfeld, 1996, et Voir Venise, mourir à Varanasi, Denoël, 2011) et trois (avant Les Derniers Jours de Roger Federer, il y eut Jazz impro, éd. Joëlle Losfeld, 1995, et Ici pour aller ailleurs, Le sous-sol, 2020). L’écrivain anglais, né en 1958 et installé en Californie, envisage de relire tous ses textes à l’aune de cette obsession, mais repousse ce projet à une « journée pluvieuse » indéterminée. Cet ajournement aux allures d’abandon confirme, en quelque sorte, son assertion, quelques lignes avant le point ­final de ce livre dont le cœur ­consiste à examiner les dernières œuvres et les périodes tardives d’artistes ou de sportifs et à s’interroger sur ce qui amène les uns et les autres à quitter la table, la scène ou les terrains de tennis.

Il est d’autres points fixes dans l’œuvre remarquablement souple, faite de précision autant que de nonchalance et d’ironie, de l’auteur. « Le Monde des livres » a échangé par écrit avec celui qui estime en avoir fini avec le roman mais ne s’en alarme pas (« L’écriture m’a toujours intéressé, pas la forme précise qu’elle allait prendre ») et s’amuse d’avoir vu se répandre le style de ses livres de non-fiction, à la lisière entre le reportage, la critique artistique et le récit personnel, si souvent qualifiés de « genre-defying » (« défiant les genres ») par la presse britannique : « C’est comme si, désormais, le logiciel était en accès libre. Il y a désormais dans les librairies des espaces réservés aux livres qui n’entrent dans aucune catégorie précise, mais ça n’était pas comme ça à mes débuts… Je ne prétends pas avoir annoncé une révolution ou voulu déclarer une nouvelle République des lettres – je faisais juste mon truc dans mon coin et, pour l’essentiel, dans l’indifférence générale. » Si son œuvre n’a pas encore en France le vaste lectorat qu’elle mérite (en dépit des efforts de fervents admirateurs tel Emmanuel Carrère), elle suscite depuis longtemps l’intérêt d’un large public dans les pays anglophones.

Admiration

Le premier livre publié de Geoff Dyer, en 1986, était tiré de sa thèse sur l’écrivain John Berger (1926-2017), auteur qu’il cite dès qu’il en a l’occasion. Y compris, bien sûr, dans Les Derniers Jours…, où il convoque nombre d’hommes et de femmes dont les œuvres l’accompagnent, de Beethoven à l’écrivaine Annie Dillard, de Nietzsche au peintre Turner ou à la Prix Nobel de littérature Louise Glück, en passant par Bob Dylan et Roger Federer (Dyer le tient pour un artiste, et il a de solides arguments).

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