Home » L’avertissement de la Banque centrale européenne face au risque d’un dérapage budgétaire en France

L’avertissement de la Banque centrale européenne face au risque d’un dérapage budgétaire en France

by Marko Florentino
0 comments


Sur la politique monétaire, son domaine de compétence, la Banque centrale européenne a sans surprise temporisé jeudi 18 juillet. Après la baisse de ses taux d’intérêt en juin, de 4 % à 3,75 % pour le taux de dépôt, elle a décidé pour cette nouvelle réunion de son conseil des gouverneurs de les laisser inchangés, estimant que l’inflation dans le secteur des services demeurait trop élevée. Rendez-vous est pris pour sa prochaine décision, le 12 septembre.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La BCE prête à desserrer l’étau qui entrave l’économie

En revanche, la BCE a profité de cette réunion transitoire pour envoyer un message d’avertissement très clair à la France – et aux autres pays de la zone euro – face au risque d’une dérive budgétaire. Sans nommer spécifiquement de pays, l’institution monétaire a publié dans son communiqué un passage explicite, appelant à « la mise en œuvre intégrale et sans délai du cadre de gouvernance économique » de l’union monétaire, qui impose un retour à un déficit budgétaire de 3 % du produit intérieur brut. Cette mise en garde était déjà présente mot pour mot dans le communiqué de juin, mais il s’y ajoute cette fois-ci une deuxième phrase « se félicitant » de la récente décision de la Commission européenne d’avoir ouvert des procédures pour déficit excessif contre sept pays, dont la France.

Les règles budgétaires européennes, qui avaient été suspendues pendant la pandémie, sont revenues en vigueur le 30 avril, sous une forme légèrement plus flexible. En conséquence, Bruxelles a annoncé le 19 juin ouvrir des procédures contre la France, ainsi que contre la Belgique, l’Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne et la Slovaquie. « L’analyse de soutenabilité de la dette [de la France] indique un risque élevé à moyen terme », notait la Commission, rappelant que le déficit français en 2023 avait été de 5,5 % du produit intérieur brut (PIB).

La BCE est venue ajouter sa voix au débat ce jeudi. « Nous soutenons très fortement le principe de la discipline budgétaire et tous les Etats membres qui adhèrent au cadre budgétaire doivent mettre en place et respecter ces principes », affirme Christine Lagarde, sa présidente. Selon elle, les Etats doivent se concentrer sur des mesures visant à améliorer leur productivité et leur compétitivité. Elle cite la mise en place d’une « union européenne du marché des capitaux », serpent de mer qui n’en finit pas d’être discuté, et « le renforcement du marché unique ».

Croissance faible et négociations tendues

Une période de négociations tendues va s’ouvrir, les pays sous procédure devant soumettre leurs objectifs budgétaires pour les années à venir, et Bruxelles devant y répondre. Sachant qu’il n’y a pour l’instant à Paris qu’un gouvernement expédiant les affaires courantes et que l’Assemblée nationale est sans majorité claire, les discussions pourraient se révéler compliquées.

Il vous reste 31.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link

You may also like

Leave a Comment

NEWS CONEXION puts at your disposal the widest variety of global information with the main media and international information networks that publish all universal events: news, scientific, financial, technological, sports, academic, cultural, artistic, radio TV. In addition, civic citizen journalism, connections for social inclusion, international tourism, agriculture; and beyond what your imagination wants to know

RESIENT

FEATURED

                                                                                                                                                                        2024 Copyright All Right Reserved.  @markoflorentino