
Existe-t-il vin plus mythique que le Cros-Parantoux, en Bourgogne ? Un seul hectare de vigne, pas de domaine, encore moins de château, un produit inséparable de son créateur, le vigneron Henri Jayer (1922-2006), qui l’a pensé à partir d’une feuille blanche. Ce dernier est mort, mais l’aura du vin est intacte, chaque fois que des bouteilles de ce rouge (pinot noir) surgissent aux enchères. En 2018, à Genève, quinze magnums de Cros-Parantoux, vendus ensemble, ont dépassé 1 million d’euros. En novembre 2024, à Hongkong, dix bouteilles du 1999 se sont envolées à 219 160 euros.
Le plus grand vin du monde est un vin de paysan. Qui n’a rien du tour de magie. Henri Jayer ne vient pas de nulle part. Sa légende est en grande partie écrite par le journaliste et écrivain Jacky Rigaux, notamment dans son livre Ode aux grands vins de Bourgogne. Henri Jayer, viticulteur à Vosne-Romanée (Ed. de l’Armaçon, 1997). « Il rêvait d’être aviateur, mais son père lui fait arrêter ses études et le garde avec lui alors que ses frères partent au front pendant la deuxième guerre mondiale », raconte Jacky Rigaux. Un vigneron, René Engel, prend conscience que le jeune homme est brillant, l’encourageant à étudier l’œnologie à l’université de Dijon. « Ça lui a donné une longueur d’avance sur les autres », commente Jacky Rigaux.
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