Louis Arnaud, un consultant de 35 ans qui était détenu en Iran, a été libéré, a annoncé Emmanuel Macron, mercredi 12 juin, sur le réseau social X, appelant à libérer les trois autres Français détenus dans ce pays « sans délai ».
« Louis Arnaud est libre. Il sera demain en France après une trop longue incarcération en Iran », a annoncé le président dans son message. « Je remercie nos amis omanais et tous ceux qui ont œuvré à cette issue heureuse », a-t-il écrit. « Ce soir, je pense aussi à Cécile, Jacques et Olivier. J’appelle l’Iran à les libérer sans délai », a-t-il ajouté. Ces trois Français sont le couple formé par Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai 2022, ainsi qu’un Français prénommé Olivier mais dont le nom n’a pas été rendu public.
« Louis Arnaud a quitté la prison d’Evin mercredi à l’aube. Il a vu un médecin, qui a constaté qu’il pouvait prendre l’avion », a précisé à l’Agence France-Presse une source diplomatique. « Il est actuellement au sultanat d’Oman avant de prendre un avion pour Paris, a ajouté cette source. C’est une issue heureuse pour notre compatriote. » Le trentenaire avait entamé un tour du monde en juillet 2022 qui l’avait mené jusqu’en Iran, « un pays qu’il rêvait de visiter depuis longtemps pour la richesse de son histoire et l’accueil de ses habitants », avait relaté sa mère, Sylvie Arnaud, il y a quelques mois.
Trois autres Français encore détenus
Le consultant avait été arrêté en septembre 2022 avec d’autres Européens, accusés d’avoir participé aux manifestations après la mort de Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne morte après son arrestation par la police des mœurs. Ses compagnons de voyage avaient été assez vite libérés mais Louis Arnaud était resté en prison avant d’être condamné, en novembre dernier, à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l’Etat iranien. Sa condamnation avait été jugée « inacceptable » par Paris.
« Les accusations portées à son encontre, à savoir propagande et atteinte à la sécurité de l’Etat iranien, sont totalement infondées », ne cessait de répéter sa mère, qui a confié mercredi son « immense joie » à l’annonce de sa libération. « Notre joie est immense, mais elle ne sera complète qu’au retour de Cécile, Jacques et Olivier », a déclaré Sylvie Arnaud. « Nous allons évidemment continuer nos efforts pour les trois Français qui restent incarcérés en Iran », a fait savoir la source diplomatique.
Dix ressortissants occidentaux emprisonnés
La libération de Louis Arnaud est « le résultat du travail qu’ont mené les autorités françaises depuis plusieurs mois avec les autorités iraniennes, y compris les contacts du ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avec son homologue avant son décès ». Le président iranien, Ebrahim Raïssi, et son ministre des affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, sont morts le 19 mai 2024 dans un crash d’hélicoptère.
En mai dernier, Paris avait dénoncé dans un communiqué « la pratique odieuse de la République islamique des aveux forcés et publics, ainsi que les conditions de détention inhumaines et indignes infligées à nos compatriotes ». Le Quai d’Orsay, qui avait qualifié ces prisonniers d’otages d’Etat, avait demandé leur libération immédiate et sans conditions.
Deux autres Français, Benjamin Brière et Bernard Phelan – ce dernier a également la nationalité irlandaise – avaient, eux, été libérés il y a un peu plus d’un an, en mai 2023, pour « raisons humanitaires ». Ils étaient alors très affaiblis et diminués par une grève de la faim.
La République islamique d’Iran détient toujours plus de dix ressortissants occidentaux et est accusée par leurs soutiens et des ONG de s’en servir comme monnaie d’échange dans des négociations d’Etat à Etat. Cette libération est intervenue alors que la France et ses partenaires occidentaux ont décidé de durcir le ton contre Téhéran, qui est par ailleurs accusé de déstabiliser le Proche-Orient. La France et les Etats-Unis « sont déterminés à exercer les pressions nécessaires » sur l’Iran, qui mène « une stratégie d’escalade tous azimuts », a ainsi déclaré samedi Emmanuel Macron aux côtés de son homologue américain, Joe Biden.