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Le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benyamin Nétanyahou, a averti dimanche qu’Israël lancerait une offensive contre la ville de Rafah si les otages israéliens détenus à Gaza n’étaient pas libérés d’ici au ramadan. Tandis que les perspectives de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël s’éloignent, l’étau se resserre à l’hôpital Nasser à Khan Younès. Sept malades, dont un enfant, sont morts depuis vendredi à cause de coupures d’électricité. Par ailleurs, la mort de trois hommes en Cisjordanie occupée porte à 398 le nombre de Palestiniens tués dans le territoire par l’armée de l’Etat hébreu ou par des colons depuis le 7 octobre.
Israël fixe le ramadan comme date butoir avant une offensive sur Rafah
La menace d’une offensive israélienne contre Rafah, ville adossée à la frontière fermée de l’Egypte, se rapproche. « Le monde doit savoir et les dirigeants du Hamas doivent savoir : si d’ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah », a dit, dimanche 18 février, le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benyamin Nétanyahou. Le ramadan, le mois saint des musulmans, doit commencer autour du 10 mars.
« A ceux qui disent que le prix est trop élevé, je dis clairement : le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan », a ajouté l’ancien chef de l’armée israélienne dans un discours devant la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines, réunie à Jérusalem.
Malgré les appels d’une partie de la communauté internationale, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou se montre déterminé à lancer une offensive contre la ville de Rafah, où s’entassent 1,4 million de personnes. La plupart des déplacés y vivent dans des conditions très dures. Benny Gantz a affirmé qu’une offensive se ferait, de manière coordonnée et dans le cadre d’un dialogue avec Américains et Egyptiens, « en facilitant l’évacuation des civils » pour minimiser « autant que possible » le nombre de victimes dans leurs rangs.
Rafah et la ville de Khan Younès, situées dans le sud de la bande de Gaza et distantes de quelques kilomètres, ainsi que d’autres secteurs du territoire palestinien ont été la cible de bombardements israéliens qui ont fait 127 morts en vingt-quatre heures, a fait savoir, dimanche, le ministère de la santé du Hamas.
A Khan Younès, l’hôpital Nasser est « complètement hors service »
L’hôpital Nasser de Khan Younès, deuxième plus grand établissement hospitalier de la bande de Gaza, est « complètement hors service », a déclaré, dimanche, le porte-parole du ministère de la santé de Gaza, Ashraf Al-Qudra, à Reuters. « Il n’y a plus que quatre membres du personnel médical qui s’occupent des patients », a-t-il précisé.
« Le complexe médical de Nasser est l’épine dorsale des soins de santé dans le sud de la bande de Gaza. Son arrêt est une condamnation à mort pour des centaines de milliers de Palestiniens déplacés à Khan Younès et Rafah », a-t-il ajouté. Le manque de carburant et les combats autour de l’hôpital sont responsables de cette mise hors service, selon le porte-parole.
A l’hôpital Nasser, sept malades dont un enfant sont morts depuis vendredi à cause de coupures d’électricité, selon le ministère. Les soldats ont pénétré jeudi dans l’hôpital sur la base de renseignements selon lesquels des otages y étaient retenus, a précisé l’armée israélienne en faisant état de l’arrestation de cent personnes et de la découverte d’armes.
Dimanche, l’armée a ajouté que ses soldats y avaient trouvé « des cartons de médicaments [envoyés par Israël] avec les noms d’otages israéliens. Les boîtes de médicaments étaient fermées et n’ont pas été données aux otages ». « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour garantir que l’hôpital continue de fonctionner », a dit un porte-parole de l’armée, Richard Hecht, en affirmant que « du carburant et des provisions d’oxygène y avaient été livrés ».
Les perspectives de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël s’éloignent
Washington a menacé encore une fois de bloquer un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU à l’initiative de l’Algérie, exigeant « un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties ». Alger a demandé la tenue d’un vote mardi.
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Des négociations impliquant les médiateurs égyptien, américain et qatari pour obtenir une trêve entre le Hamas et Israël incluant un échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens ont eu lieu ces dernières semaines. Elles n’ont « pas été très prometteuses ces derniers jours », mais « nous ferons de notre mieux pour nous rapprocher » d’un accord, a dit samedi le premier ministre du Qatar, Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani à Munich.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a menacé de quitter ces pourparlers si « une aide [humanitaire] n’était pas acheminée dans le nord de Gaza ». Son chef Ismaïl Haniyeh a répété que son mouvement exigeait un cessez-le-feu et le retrait israélien de la bande de Gaza.
En Cisjordanie, trois Palestiniens tués, dont un cadre d’un groupe armé
Le Brésil accuse l’Etat hébreu de commettre un génocide, à la suite d’un raid de l’armée israélienne dans le camp de Tulkarem, a annoncé le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne, au pouvoir en Cisjordanie. Au moins cinq autres personnes ont été blessées lors de cette opération, a de son côté affirmé le Croissant-Rouge palestinien. L’un des deux hommes tués était un cadre des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, la branche militaire du Fatah, le mouvement du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a fait savoir l’organisation.
L’armée israélienne a expliqué que ses forces étaient venues arrêter un homme soupçonné d’avoir « participé à des attaques contre les forces israéliennes et des meurtres de personnes soupçonnées de collaborer avec elles à Tulkarem ». « Des terroristes ont ouvert le feu et jeté des explosifs sur les forces israéliennes, qui ont répliqué », tuant le suspect qui était « armé », a-t-elle ajouté, précisant qu’un policier israélien a également été « sévèrement blessé et hospitalisé ».
Un autre Palestinien a été tué par les forces israéliennes au cours d’un incident à un poste de contrôle près de Naplouse, à quelque 35 km à l’est de Tulkarem, a annoncé le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne. Les forces israéliennes ont confirmé dans un communiqué avoir « neutralisé » un homme qui « était sorti d’un véhicule, s’était dirigé vers des soldats [israéliens] et avait continué à avancer vers eux en ne donnant aucune réponse alors qu’ils l’interpellaient ». Le Fatah, la plus grande organisation de l’Autorité palestinienne, a déploré dans un communiqué la mort de cet homme, un membre de ses services de sécurité, « tué de sang-froid ».
Selon le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne, la mort des trois hommes porte à 398 le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie par l’armée de l’Etat hébreu ou par des colons depuis le 7 octobre.
Le Brésil accuse l’Etat hébreu de commettre un génocide, ses ambassadeurs convoqués par Israël
« Ce qui se passe dans la bande de Gaza n’est pas une guerre, c’est un génocide », a déclaré le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva à la presse depuis Addis-Abeba, en Ethiopie, où il assiste à un sommet de l’Union africaine. « Ce n’est pas une guerre de soldats contre des soldats. C’est une guerre entre une armée hautement préparée et des femmes et des enfants », a ajouté le dirigeant brésilien, vétéran de la gauche.
« Ce qui se passe dans la bande de Gaza avec le peuple palestinien ne s’est produit à aucun autre moment de l’histoire. En fait, cela s’est déjà produit : lorsque Hitler a décidé de tuer les juifs », a-t-il martelé. Ces propos font partie des plus virulents jamais formulés sur le conflit par M. Lula.
Ils « sont honteux et graves », et « j’ai décidé avec le ministre des affaires étrangères, Israël Katz, de convoquer immédiatement l’ambassadeur du Brésil en Israël pour le sermonner vivement », a réagi dans l’après-midi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. « Il s’agit de banaliser la Shoah et de tenter de nuire au peuple juif et au droit d’Israël à se défendre. Comparer Israël à la Shoah nazie et à Hitler, c’est franchir la ligne rouge », a ajouté M. Nétanyahou dans un communiqué.
« Cela fait des années que le Brésil est aux côtés du Hamas. Le président Lula soutient une organisation terroriste génocidaire (…) et en faisant cela jette l’opprobre sur son peuple et viole les valeurs du monde libre », a de son côté réagi sur X le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant.