Le Hamas a annoncé, vendredi 14 mars, être prêt à libérer un otage israélo-américain et à rendre les dépouilles de quatre otages binationaux, dans le cadre d’un accord permettant de discuter de la suite à donner à la trêve avec Israël dans la bande de Gaza.
« Hier [jeudi], la délégation du Hamas a reçu une proposition des médiateurs de reprendre les négociations. En responsabilité, le mouvement a répondu positivement et remis sa réponse ce matin, [signifiant] son accord à la libération du soldat israélien Edan Alexander, en plus de [la restitution] des corps de quatre autres [otages] binationaux », annonce un communiqué.
Un dirigeant du Hamas, Taher Al-Nounou, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) que « les cinq individus que le Hamas [avait] accepté de libérer en vertu de la nouvelle proposition américaine sont des prisonniers israéliens détenant la nationalité américaine ».
Un nouveau cycle de négociations indirectes sur le fragile cessez-le-feu à Gaza entré en vigueur le 19 janvier après quinze mois de guerre a commencé mardi au Qatar, où Steve Witkoff, l’émissaire de Donald Trump, avait été dépêché pour participer aux efforts de médiation.
M. Witkoff a présenté, mercredi, une proposition prévoyant une extension de la trêve pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu’à la mi-avril, contre la libération d’une partie des otages, dont les israélo-américains. Cette proposition devait être « mise en œuvre rapidement » et Edan Alexander devait « libéré immédiatement », a affirmé M. Witkoff dans un communiqué. « Malheureusement, le Hamas a réagi en se déclarant publiquement flexible tout en émettant en privé des exigences totalement irréalisables sans cessez-le-feu permanent. »
« Guerre psychologique »
Le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a assuré qu’Israël avait accepté la proposition américaine mais que le Hamas l’avait refusée en ayant recours « à la manipulation et à la guerre psychologique ». Israël a accusé le mouvement islamiste palestinien de n’avoir « pas bougé d’un millimètre » dans les discussions indirectes en cours à Doha.
M. Nétanyahou réunira samedi soir, à la fin du shabbat, plusieurs ministres concernés « pour recevoir un rapport détaillé de l’équipe de négociation et décider des prochaines étapes en vue de la libération des otages ».
Il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée israélienne. Le Forum des familles des otages et de disparus, qui réclame le retour de tous les captifs en une fois, s’est insurgé contre le caractère trop tardif de la réunion, en affirmant que « vingt-quatre heures de captivité [étaient] vingt-quatre heures d’enfer, de souffrances et de violences » pour les otages. Il n’a pas réagi à l’annonce du Hamas.
Le Hamas fait un « très mauvais pari en pensant que le temps joue en sa faveur », a estimé vendredi la Maison Blanche, qui a accusé le mouvement islamiste palestinien de vouloir gagner du temps dans la libération d’un otage israélo-américain. « Le Hamas connaît très bien la date butoir, et doit savoir que nous réagirons en conséquence », a écrit la Maison Blanche dans un communiqué.
Frappes quotidiennes sur Gaza
De son côté, le G7 a appelé, vendredi, à la reprise de l’aide humanitaire « sans entrave » à Gaza et à un cessez-le-feu permanent, dans une déclaration finale après trois jours de discussions entre les chefs de la diplomatie au Canada.
Comme pour les autres libérations d’otages qui ont eu lieu depuis le 19 janvier, les prochaines devraient avoir lieu en échange de celles de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Néanmoins, « de nouveaux critères ont été convenus » : ils incluent « une hausse du nombre de détenus palestiniens devant être libérés en échange », a déclaré à l’AFP une source proche du Hamas, sans fournir plus de détails.
Si les combats se sont arrêtés à Gaza, l’armée israélienne mène quasi quotidiennement des frappes sur le territoire. Elle a annoncé avoir mené une attaque vendredi matin contre « plusieurs terroristes » qui « tentaient d’enfouir des engins explosifs dans le sol » dans le centre de la bande de Gaza. Le Croissant rouge palestinien a, lui, annoncé la mort dans une frappe de quatre « mineurs palestiniens » qui ramassaient du bois dans le nord du territoire.
