En 2018, après sept années de guerre civile dévastatrice, le président, Bachar Al-Assad, est parvenu à restaurer son contrôle sur l’essentiel du territoire syrien, grâce au soutien armé décisif de Moscou et de Téhéran. Depuis l’entrée en vigueur, en mars 2020, dans la poche rebelle d’Idlib (Nord-Ouest), d’un cessez-le-feu conclu entre la Russie et la Turquie, les lignes de front se sont stabilisées. Le pays reste toutefois divisé en quatre zones contrôlées par autant d’entités : le régime de Damas, l’opposition armée dominée par les islamistes à Idlib, les forces kurdes dans le Nord-Est et l’opposition armée proturque dans le Nord. Nombre d’acteurs régionaux continuent d’intervenir directement en Syrie : la Russie et l’Iran, qui fournissent au régime Al-Assad les moyens militaires de se maintenir ; la Turquie, qui a établi une zone tampon pour éloigner les autonomistes kurdes de ses frontières ; les Etats-Unis, qui conservent des troupes au sol dans le cadre de la lutte contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) ; Israël, qui frappe régulièrement des unités combattantes pro-iraniennes proches de ses frontières. Retour en cartes sur ce pays morcelé et sur la myriade d’acteurs qui pèsent sur sa destinée.
1. LE RÉGIME DE BACHAR AL-ASSAD TIENT
LA PARTIE LA PLUS PEUPLÉE DU PAYS AVEC
LE SOUTIEN DE L’IRAN ET DE LA RUSSIE
Grâce au soutien décisif de l’aviation russeet des milices pro-iraniennes,
le régime de Bachar Al-Assad est parvenu à reconquérir les deux tiers de la Syrie,
avec les principales villes et les axes routiers stratégiques (
).
Aujourd’hui, près de 10 millions de Syriens, sur un total de 16 millions d’habitants dans le pays, vivent sous son autorité.
Plus de9 millions de Syriens ont fui le pays depuis le début de la guerre, en 2011 (
)..
RUSSIE : RENFORCER L’INFLUENCE DU KREMLIN SUR LE LITTORAL MÉDITERRANÉEN
Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, la Russie a réduit son dispositif militaire en Syrie (
),
mais continue d’apporter au régimede Bachar Al-Assad un soutien armé. Moscou recourt ainsi davantage à des mercenaires.
Grâce à ses bases aérienne 
et navale
la Russie dispose désormais d’un ancrage permanent sur le flanc sud-est de l’OTAN.
2. LES REBELLES SYRIENS, RETRANCHÉS DANS
LA POCHE D’IDLIB, FONT FACE AU RÉGIME
ET À SES ALLIÉS
Organisation terroriste selon Damas, Washington et Bruxelles, HTC combat l’armée du régime soutenue par l’aviation russe, dans la zone qu’elle contrôle : une enclave de 3 000 kilomètres carrés,
dans le nord-ouest du pays. HTC contrôle le passage de Bab Al-Hawa (
),
dont il tire des revenus en taxant l’aide internationale qui y transite. On estime que
plusde 4 millions de personnes vivent dans les zones tenues par l’opposition.
3. AU SUD, LES ISRAÉLIENS BOMBARDENT
LES POSITIONS DU HEZBOLLAH POUR JUGULER
LA PRÉSENCE IRANIENNE EN SYRIE
Depuis le début du conflit syrien, en 2011, Israël a mené des centaines de frappes visant les forces de Bachar Al-Assadet les groupes pro-iraniens qui le soutiennent.
Les raids israéliens en Syrie (
)
se sont intensifiés depuis l’offensive lancée par Israël à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
4. L’ORGANISATION ÉTAT ISLAMIQUE (EI) S’EST RETRANCHÉESUR DE PETITES LOCALITÉS ET FAIT FACE AUX ÉTATS-UNIS TOUJOURS PRÉSENTS DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRELE TERRORISME
Des cellules de l’EI demeurent actives, notamment dans le désert de la Badiya, près de la frontière
irako-syrienne.
Dans le cadre de la coalition internationale antidjihadiste, quelque 900 soldats américains sont déployés dans le pays, principalement dans les zones
sous contrôle kurde. Si la défaite de l’EI a été proclamée en 2019, Washington maintient une présence armée pour lutter contre les cellules djihadistes toujours actives.
L’US Army dispose notamment d’une base dans le champ pétrolifère
d’Al-Omar, le champ gazier de Conoco et la base militaire stratégique,
à Al-Tanf (
),
près des frontières jordanienne et irakienne.
5. LES KURDES OCCUPENT LA RIVE GAUCHE DE L’EUPHRATE ET FONT FACE À LA TURQUIE ET À L’EI
Soutenues par les
du pays,
où résident plusde 2 millions de personnes,
qui comprennent d’importants champs d’hydrocarbures
(
).
LOIN DE SA FRONTIÈRE
L’armée d’Ankara (
)
occupe une bande de territoire discontinue dans le nord de la Syrie. Elle y exerce son contrôle avec des supplétifs syriens, ex-combattants
de l’opposition réunis au sein de l’ANS.
En chassant
les populations kurdes des territoires syriens sous son contrôle,
Ankara a créé une zone tampon entrele sol turc et les forces kurdes –
liéesau Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, mouvement autonomiste considéré comme « terroriste » par la Turquie) –
qui administrent le tiers nord-est de la Syrie.
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