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Le président du Panama dément que les navires américains seront dispensés de péage pour traverser le canal

by Marko Florentino
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Le port de Cristobal, à Colon, à l’entrée du canal de Panama, le 4 février 2025.

L’imbroglio ne fait que commencer. Le président panaméen, José Raul Mulino, a démenti, jeudi 6 février, que les navires américains soient dispensés de péage pour traverser le canal de Panama, comme l’avait affirmé la veille le département d’Etat. « Je démens ce communiqué du département d’Etat, parce qu’il est basé sur quelque chose d’absolument faux », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse, qualifiant la situation d’« intolérable ».

L’Autorité du canal de Panama, qui administre l’ouvrage, avait déjà démenti l’annonce américaine. « C’est intolérable, tout simplement intolérable. Et, aujourd’hui, le Panama annonce au monde mon rejet absolu du fait que nous continuions à développer des relations bilatérales sur la base de mensonges et de faussetés », a souligné M. Mulino.

Le département avait affirmé mercredi soir sur X que « l’Etat du Panama a donné son accord pour ne plus faire payer aux navires de l’Etat américain la traversée du canal de Panama », se félicitant que cela « va faire économiser des millions de dollars à l’Etat américain ».

« L’autorité du canal de Panama, qui a le pouvoir de fixer les péages et autres droits pour le franchissement du canal, annonce qu’elle n’a procédé à aucun ajustement de ces droits », a réagi l’Autorité du canal de Panama, un organisme indépendant créé par la Constitution panaméenne pour administrer la voie d’eau interocéanique. Le président panaméen a dit avoir donné des instructions aux ambassades panaméennes pour « démentir » l’annonce du département d’Etat.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Donald Trump fait payer au Panama ses faveurs accordées à la Chine

Retrait des « nouvelles routes de la soie »

La controverse survient quelques jours après la visite à Panama, dimanche, du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, qui s’est félicité des progrès de ce pays vers une réduction de l’influence de la Chine sur l’important canal interocéanique qui le traverse.

Deux avocats panaméens avaient déposé, lundi, une plainte demandant l’annulation de la concession qui permet à une filiale du conglomérat hongkongais CK Hutchison d’opérer deux ports aux deux extrémités du canal.

Jeudi, José Raul Mulino a annoncé le retrait du Panama du projet d’infrastructures chinois des « nouvelles routes de la soie ». Le président panaméen, qui avait déjà indiqué qu’il ne renouvellerait pas le mémorandum d’accord avec la Chine, a assuré que l’ambassade du Panama à Pékin « a présenté le document » pour « annoncer la sortie [de l’accord] avec quatre-vingt-dix jours d’anticipation » tel qu’il était convenu entre les parties.

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal entre l’Atlantique et le Pacifique construit par les Etats-Unis, inauguré en 1914 et qui était resté sous souveraineté américaine jusqu’en 1999. Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d’un accord conclu en 1977 avec le président démocrate de l’époque, Jimmy Carter.

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Selon Washington, l’influence croissante de la Chine autour du canal menace les intérêts américains et pourrait permettre à Pékin de bloquer cette voie maritime stratégique en cas de conflit. « La Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre », avait asséné Donald Trump.

« Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait. La promesse que nous avait faite le Panama n’a pas été tenue », avait déclaré M. Trump dans son discours d’investiture, en affirmant que les navires américains étaient « gravement surtaxés ». Un entretien téléphonique entre les deux présidents doit avoir lieu vendredi.

Le projet des « nouvelles routes de la soie », axe central de la stratégie chinoise pour accroître son influence à l’étranger, vise à sécuriser les approvisionnements de la Chine, tout en réalisant des investissements massifs dans des pays en développement. Plus d’une centaine de pays ont adhéré à l’accord, qui selon ses détracteurs enferme les pays hôtes dans la dette et favorise les entreprises chinoises au détriment des économies locales.

Le Monde avec AFP

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