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le retour à un tournoi « classique », dans un contexte international tendu

by Marko Florentino
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Des policiers patrouillent sur le gazon artificiel installé pendant le championnat d’Europe des nations de football, devant la porte de Brandebourg, à Berlin, le 13 juin 2024.

Un Euro 2021 organisé dans onze villes pour autant de pays, avec des jauges réduites, le spectre de la pandémie de Covid-19 n’ayant alors pas encore disparu. Une Coupe du monde 2022 au calendrier décalé pour s’adapter aux conditions climatiques du Qatar, par ailleurs décrié pour son bilan en matière de droits humains. Une édition 2026 programmée aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. La suivante qui s’étalera sur trois continents, tandis que les deux prochains Euros, 2028 et 2032, seront chapeautés par deux Etats.

Et au milieu de cela ? Un championnat d’Europe des nations à l’ancienne, avec un seul pays d’accueil, sur une terre de football traditionnelle : l’Allemagne. Où les dix sites de compétition sont accessibles en train et dont les concepteurs ont œuvré à regrouper géographiquement les premiers matchs de chacune des vingt-quatre équipes engagées, pour limiter les déplacements et le recours à l’avion. Un hôte qui ne soulève pas, non plus, de cas de conscience, et qui est allé jusqu’à mettre en place un mécanisme de signalement et de « safe spaces » dans les stades, pour les personnes qui ne s’y sentiraient pas en sécurité.

Vendredi 14 juin, à 21 heures, la sélection allemande va donner, face à l’Ecosse, à Munich, le coup d’envoi d’un tournoi revenu de manière salutaire à une formule plus classique. De Hambourg, au nord, à la capitale bavaroise, au sud, en passant notamment par la Ruhr, les dix stades retenus n’ont pas nécessité de grands travaux. Il faut dire que le pays regorge déjà d’enceintes modernes – sept datent de ce siècle, les trois autres ont fait l’objet de rénovations –, rodées à l’accueil d’importants flux de supporteurs.

De fait, la Bundesliga peut se targuer de connaître l’affluence moyenne la plus élevée des championnats nationaux européens. Signe de l’engouement populaire pour cet Euro s’il en fallait : quelque 2,7 millions de billets ont été vendus.

Et, comme un symbole, la compétition trouvera son épilogue dans le stade de Berlin, l’Olympiastadion, le 14 juillet, jour de la fête nationale du pays hôte des Jeux, qui commenceront douze jours plus tard.

L’ombre de la Russie

Néanmoins, derrière ce beau tableau, plusieurs menaces pèsent sur cette édition 2024, qui se tiendra dans un contexte de sécurité renforcée. Une priorité « absolue », a répété la ministre de l’intérieur allemande, Nancy Faeser, alors que les autorités se sont préparées à « tous les dangers concevables ». La menace cyber. Terroriste aussi. Depuis l’attentat dans une salle de concerts de Moscou, le 22 mars, le Vieux Continent est en état d’alerte. Une vigilance encore renforcée après une attaque au couteau survenue le 3 juin à Mannheim (Bade-Wurtemberg) en marge d’une réunion publique du mouvement d’extrême droite Pax Europa – qui entend dénoncer l’islam politique –, lors de laquelle un représentant des forces de l’ordre a trouvé la mort et cinq autres personnes ont été blessées.

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