
La France entre dans une phase de contraction démographique qui touchait l’école primaire et s’étend désormais au collège, et bientôt au lycée. Ainsi, la génération 2022, qui entrera en maternelle en septembre, compte 143 000 enfants de moins que celle de 2007. Tous les ans, l’éducation nationale utilise les prévisions démographiques pour arbitrer des ouvertures et des fermetures de classes, fermer ou regrouper des écoles, voire des collèges… en provoquant, chaque printemps, des difficultés pour les familles et les collectivités. Forte de ce constat, une mission d’information issue de la commission éducation du Sénat formule, dans un rapport auquel Le Monde a eu accès, une série de recommandations pour mieux anticiper les mouvements démographiques dans les territoires.
Le premier constat est celui d’un problème de communication. « Lorsqu’ils ne reposent pas sur des considérations uniquement démographiques et mathématiques qui omettent de prendre en compte la spécificité de chaque territoire, les critères choisis [pour ouvrir ou fermer des classes, supprimer ou non des postes] restent opaques », remarquent les sénateurs, qui prennent l’exemple de la carte scolaire 2025 : à la suite de l’annulation des 4 000 suppressions de postes un temps prévues, l’ensemble des acteurs a poussé un soupir de soulagement… avant de s’apercevoir que de nombreux postes avaient bel et bien été supprimés, sous l’effet d’une stratégie de redéploiement des brigades de remplacement et de renforcement de la prise en charge du handicap. « Les élus rencontrés ont fait part de leur incompréhension », notent les sénateurs, qui appellent à « plus de transparence et de prévisibilité ».
Il vous reste 70.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.