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La guerre dans la bande de Gaza se poursuit, au lendemain des déclarations de Nétanyahou
Au lendemain des déclarations du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, selon qui la phase « intense » des combats était « sur le point de se terminer » mais que la guerre contre le Hamas allait continuer, l’armée israélienne a suivi cette ligne, lundi 24 juin. De nouveaux bombardements ont frappé plusieurs cibles dans la bande de Gaza.
Des tirs d’artillerie ont visé la ville de Rafah, où se massent des centaines de milliers de réfugiés, ainsi que le camp de Nousseirat, dans le centre de l’enclave, et le quartier de Zeitoun de la ville de Gaza, dans le Nord, selon des témoins cités par l’Agence France-Presse. L’armée israélienne a également annoncé que des « opérations ciblées » avaient eu lieu dans le secteur de Rafah pour « éliminer des terroristes armés » et « démanteler des entrées de tunnels ».
Selon un bilan diffusé lundi par le ministère de la santé du Hamas, vingt-huit personnes ont été tuées dans les dernières vingt-quatre heures, dont deux professionnels de santé travaillant dans l’hôpital Al-Daraj, dans la vieille ville de Gaza. Depuis le début de la guerre, il y a plus de huit mois, 37 626 personnes ont été tuées, dont au moins « 500 professionnels de santé tués directement », et plus de 80 000 ont été blessées.
« Les familles des otages ne permettront pas au gouvernement et à son chef de revenir sur leurs engagements fondamentaux »
Le Forum des familles, principale association de proches des otages détenus dans la bande de Gaza, ont dénoncé certains des propos tenus par M. Nétanyahou lors de son interview diffusée dimanche. Le premier ministre israélien a dit qu’il était « prêt à conclure un accord partiel » pour une trêve et la libération d’une « partie » des otages, même si « l’objectif » restait « de récupérer les otages » et de « déraciner le régime du Hamas ».
« La fin des combats à Gaza sans la libération des otages constituerait un échec national sans précédent et s’éloignerait des objectifs de guerre », écrit l’association, pour laquelle le retour des otages relève de la « responsabilité et du devoir (…) du premier ministre ». « Les familles des otages ne permettront pas au gouvernement et à son chef de revenir sur leurs engagements fondamentaux concernant le sort de nos proches », conclut le communiqué.
Sur 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre, 74 sont toujours retenues en otages à Gaza et 42 corps n’ont pas été rendus, selon l’armée israélienne.
« Gaza a été décimée. Pour plus de deux millions de Gazaouis, c’est un enfer », déclare l’UNRWA
Philippe Lazzarini, chef de l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens (UNRWA), a déclaré qu’« au cours des neuf derniers mois, nous avons été témoins d’un échec sans précédent de l’humanité sur un territoire marqué par des décennies de violence ». Il a souligné « l’effondrement de l’ordre civil » qui a facilité « pillages et contrebande généralisés qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire ». « Les Palestiniens et les Israéliens ont subi de terribles pertes et ont énormément souffert (…). Gaza a été décimée. Pour plus de deux millions de Gazaouis, c’est un enfer, un cauchemar dont ils ne peuvent se réveiller. »
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Actuellement, l’aide humanitaire ne peut entrer dans la bande de Gaza qu’à partir du point de passage de Kerem Shalom, à la frontière israélienne. Celui de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, est fermé depuis mai. « La faim est à un niveau catastrophique, déclare-t-il. Des enfants meurent de malnutrition et de déshydratation, tandis que de la nourriture et de l’eau potable attendent dans les camions. »
Le ministre de la défense israélien à Washington pour calmer les tensions diplomatiques
La relation entre le premier ministre israélien et les Etats-Unis est à nouveau tendue, après des critiques israéliennes sur des retards de livraisons d’armes américaines, et ce alors que M. Nétanyahou doit prononcer un discours devant le Congrès américain le 24 juillet.
En préparation de cette visite, et pour apaiser les turbulences diplomatiques, le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, est en visite à Washington. Evoquant les relations d’Israël avec son allié américain, M. Gallant a déclaré que les « liens avec les Etats-Unis sont plus importants que jamais ». « Nos entretiens avec les responsables américains sont cruciaux pour [la suite] de la guerre », a-t-il ajouté.
Selon le New York Times, il doit s’entretenir avec le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, le directeur de la CIA, William Burns, puis avec le secrétaire d’Etat à la défense, Lloyd Austin, et Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale, pour évoquer le plan de paix proposé par les Etats-Unis.
M. Gallant a rencontré le chef de la CIA, Bill Burns, principal responsable américain des négociations visant à obtenir un cessez-le-feu et à libérer les otages retenus par le Hamas. « Je voudrais insister sur le fait que l’engagement premier d’Israël est de rendre les otages, sans exception, à leurs familles et à leurs foyers », a déclaré M. Gallant. « Nous continuerons à faire tous les efforts possibles pour les ramener chez eux », a-t-il ajouté.
Antony Blinken lui a fait part de la volonté des Etats-Unis d’éviter toute « escalade » du conflit à Gaza au Liban. M. Blinken « a souligné l’importance (…) de parvenir à une solution diplomatique qui permette aux familles israéliennes et libanaises de rentrer chez elles », a indiqué le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, dans un communiqué.