Les corps de six otages enlevés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël ont été retrouvés dans la bande de Gaza, dont celui de l’Israélo-Américain Hersh Goldberg-Polin, a annoncé, samedi 31 août au soir, le président des Etats-Unis, Joe Biden.
« Plus tôt dans la journée [samedi] dans un tunnel sous la ville de Rafah, les forces israéliennes ont récupéré six corps d’otages détenus par le Hamas », dont celui de Hersh Goldberg-Polin, a expliqué M. Biden dans un communiqué, en se disant « dévasté et indigné ».
De son côté, l’armée israélienne a confirmé, dimanche, avoir identifié les corps de six otages ramenés de Gaza en Israël, parmi lesquels deux femmes et quatre hommes, dont le jeune Israélo-Américain. « L’armée et le Shin Bet ont localisé hier et récupéré les corps des otages Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Hersh Goldberg-Polin, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino d’un tunnel dans la zone de Rafah dans la bande de Gaza », a précisé l’armée dans un communiqué. Cinq d’entre eux avaient été enlevés au festival de musique techno Nova par les commandos du Hamas.
Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a affirmé que les otages avaient été « tués de sang-froid par le Hamas juste avant qu’on arrive à eux ». « Ceux qui tuent des otages ne veulent pas d’un accord », a fait savoir Benyamin Nétanyahou, dans un message enregistré diffusé dimanche, cité par le quotidien israélien Haaretz.
Un peu plus tard, le ministère de la santé israélien a fait savoir que l’autopsie des corps, effectuée dimanche matin, avait révélé que les six otages avaient été tués « de plusieurs tirs à bout portant (…) entre jeudi et vendredi matin ».
Appel à la grève générale
« [Benyamin] Nétanyahou a abandonné les otages. Maintenant, c’est un fait », a déclaré le Hostages and Missing Families Forum (HMFM, le « Forum des familles d’otages et de disparus », organisation qui rassemble les proches des personnes enlevées le 7 octobre par le Hamas). « A partir de demain, le pays va trembler, nous appelons le public à se préparer », poursuit le HMFM dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche sur X. « [Le temps de] la négligence est terminée », écrit l’organisation dans un second post, toujours sur X. Le but de ces rassemblements était d’appeler à l’entrée en vigueur immédiate d’un accord en vue de la libération des otages.
Des dizaines de milliers d’Israéliens se sont déjà rassemblés dans plusieurs villes pour réclamer un accord sur la libération des otages. « Où êtes-vous ? », s’époumonaient des manifestants devant le bâtiment de Jérusalem où se déroulait un conseil des ministres. A Tel-Aviv, d’autres ont bloqué une autoroute.
La chaîne de cinémas Lev a annoncé, dimanche, fermer ses salles en « soutien » aux familles des otages. Plusieurs chaînes de restaurants ont également fermé leurs portes, dimanche soir.
La Histadrout, une puissante centrale syndicale israélienne, a de son côté décrété une « grève générale » pour lundi afin de forcer le gouvernement de Benjamin Nétanyahou à parvenir à un accord pour la libération des otages. « Nous devons faire cesser cet abandon des otages (…). Demain à 6 heures [5 heures, heure de Paris], toute l’économie israélienne sera en grève générale », a lancé dimanche, lors d’une conférence de presse, le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David.
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Plus tôt dans la journée, le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, avait appelé, sur sa page Facebook, la Histadrout, les municipalités et les employeurs à la « grève générale ». « Ils étaient en vie », le premier ministre israélien Benyamin « Nétanyahou et son cabinet de la mort ont décidé de ne pas les sauver. Il reste des otages vivants, on peut encore passer un accord », a ajouté M. Lapid. Il faisait référence à un vote, jeudi, du cabinet entérinant une condition israélienne posée à un accord de cessez-le-feu que le Hamas et l’Egypte rejettent en bloc.
Le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a réclamé, dimanche, « une réunion immédiate du cabinet pour revenir sur cette décision ». « Il est trop tard pour les otages abattus de sang-froid, il faut que nous ramenions les otages encore aux mains du Hamas », a-t-il poursuivi.
Josep Borrell « horrifié »
« Ne vous y trompez pas, les dirigeants du Hamas paieront pour ces crimes. Et nous continuerons à travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour parvenir à un accord qui garantisse la libération des otages restants », a affirmé, de son côté, Joe Biden.
Evoquant les parents d’Hersh Goldberg-Polin, Jon Polin et Rachel Goldberg, qui « ont défendu sans relâche et de manière irrépressible leur fils et tous les otages détenus dans des conditions inadmissibles », il a confié « les admire[r] et partage[r] leur chagrin plus profondément que les mots ne peuvent l’exprimer ». M. Biden a assuré avoir « travaillé sans relâche pour que leur Hersh bien-aimé leur parvienne sain et sauf » : « La nouvelle de sa mort me brise le cœur. »
Les parents du jeune homme avaient été invités à prendre la parole lors de la convention démocrate en août, au cours de laquelle Kamala Harris a été investie en tant que candidate à la présidentielle de novembre.
« Stupeur et indignation à la découverte des six otages tués par le Hamas à Gaza », écrit, quant à lui, Emmanuel Macron, sur X. « Il faut immédiatement un cessez-le-feu et la libération de tous les otages, dont nos compatriotes Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon. La guerre doit s’arrêter », ajoute le chef de l’Etat.
De son côté, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’est dit « horrifié ». « Ces jeunes hommes et femmes innocents auraient dû être mis en sécurité depuis longtemps et retrouver leurs proches. Nous sommes aux côtés de tous les otages », a déclaré M. Borrell sur X. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu pour mettre fin à cette tragédie et ramener tous les otages chez eux », a-t-il ajouté.
Lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre, 251 personnes ont été enlevées en Israël et emmenées à Gaza, 97 sont toujours retenues à Gaza, parmi lesquelles 33 ont été déclarées mortes par l’armée, selon l’Agence France-Presse (AFP). Dans le même temps, 1 199 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Ces attaques d’ampleur ont déclenché la guerre toujours en cours, qui ravage la bande de Gaza depuis 11 mois.
