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« Les Graines du figuier sauvage », « Ma vie ma gueule », « Les Barbares », « Rue du Conservatoire »…

by Marko Florentino
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LA LISTE DE LA MATINALE

Sandrine Kiberlain et Julie Delpy dans le film « Les Barbares », 2024.

Beaucoup d’enthousiasme cette semaine, avec quatre films aussi différents qu’attendus : le drame de l’Iranien Mohammad Rasoulof, Les Graines du figuier sauvage ; le film posthume de Sophie Fillières Ma vie ma gueule ; la comédie de Julie Delpy Les Barbares, et le documentaire Rue du Conservatoire, de Valérie Donzelli.

A ne pas manquer

« Les Graines du figuier sauvage » : une famille iranienne sur les braises

Inaugurée en 2002, l’œuvre de Mohammad Rasoulof compte huit longs-métrages de fiction, réalisés pour la majorité clandestinement. Le dernier en date, Les Graines du figuier sauvage, inaugure ce qui devait, hélas, finir par arriver : l’exil pur et simple du cinéaste. C’est le fonctionnement intime de la pensée totalitaire que tente de décrire cette fois le cinéaste iranien, ambition rendue très habilement possible à travers le prisme d’une famille de la moyenne bourgeoisie, cuisant sur les braises d’un conflit intergénérationnel.

Le drame se noue au détour de deux événements concomitants. D’une part, la nomination d’Iman, le paterfamilias, à la fonction redoutée de juge au tribunal révolutionnaire de Téhéran. D’autre part, la naissance du mouvement de protestation sociale Femme, vie, liberté, né dans le sillage de la mort, en septembre 2022, de la jeune Mahsa Amini, entre les mains de la police des mœurs, qui l’estimait incorrectement voilée. Réduisant l’horreur totalitaire aux dimensions d’un microcosme familial, Mohammad Rasoulof fait montre d’une redoutable intelligence de mise en scène. Son huis clos à la fois irrespirable et récalcitrant (on y voit du conflit et des femmes en cheveux) semble ainsi nous dire : « Voilà ce qu’au maximum je peux filmer. » J. Ma.

Film iranien, français et allemand de Mohammad Rasoulof. Avec Missagh Zareh, Soheila Golestani, Mahsa Rostami, Setareh Maleki (2 h 48).

« Ma vie ma gueule » : une femme déconfite

Septième long-métrage de Sophie Fillières, Ma vie ma gueule nous arrive de façon posthume, concluant l’œuvre parcimonieuse d’une cinéaste atypique, morte le 31 juillet 2023, à l’âge de 58 ans. Prenant inévitablement une valeur testamentaire, Ma vie ma gueule sait aussi parfaitement être autre chose, fidèle à l’exubérance absurde et aux jeux de langage qui caractérisent la réalisatrice. Soit l’attachant portrait d’une femme détraquée, Barberie Bichette, qui, butant contre le mur des réalités, se cherche une ligne de fuite.

Agnès Jaoui, qui l’interprète, impose d’emblée le personnage par un formidable régime vocal : un marmonnement en basse continue, flux de pensées anarchiques aussitôt verbalisées, secoué de tics et d’onomatopées, qui disent tout du désordre intérieur de cette femme déconfite. Tout du long, Ma vie ma gueule fait ainsi cohabiter une inexpugnable drôlerie avec l’idée persistante de la mort. Sans doute Barberie est-elle plus qu’un simple alter ego de Sophie Fillières : un masque pour disséminer de discrets signes d’adieu et caresser un au-delà du langage. Ma. Mt

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