Après avoir réformé l’assurance-chômage à trois reprises depuis 2017, le président de la République, Emmanuel Macron, a chargé son premier ministre d’étudier un nouveau projet de réforme. Gabriel Attal a annoncé, le 27 mars, « une vraie réforme globale de l’assurance-chômage » pour l’automne. Il compte demander aux organisations représentatives des employeurs et des salariés d’ouvrir de nouvelles négociations sur l’assurance-chômage pour une entrée en vigueur à l’automne.
Le chef de l’Etat poursuit son objectif de parvenir au plein-emploi (un taux de chômage autour des 5 %) d’ici à 2027. Or le taux de chômage a légèrement remonté depuis un an, pour s’établir à 7,5 % de la population active. La France accuse par ailleurs un déficit public de 5,5 % du PIB en 2023 et cherche des moyens de le réduire. Si le gouvernement assure qu’il vise une incitation au travail, et non pas une réforme budgétaire, les syndicats craignent que les chômeurs ne soient encore stigmatisés et précarisés pour des raisons financières.
Gabriel Attal a déjà esquissé une feuille de route, qui prévoit une réduction « de plusieurs mois » de la durée d’indemnisation (déjà abaissée de vingt-quatre à dix-huit mois lors de la précédente réforme) ; une augmentation de la durée d’affiliation (également allongée ces précédentes années) ; ou encore une baisse du niveau d’indemnisation. Cette dernière hypothèse a « moins [sa] préférence », est toutefois convenu le premier ministre.
Les contours précis de ce durcissement de l’assurance-chômage que souhaite l’exécutif ne seront connus que dans plusieurs semaines. Pour rappeler le contexte de cette nouvelle annonce, Les Décodeurs font le point sur les nombreuses mesures prises depuis 2017.