Vladimir Poutine, aidé par les dictatures biélorusse, chinoise, iranienne et nord-coréenne, mène depuis deux ans une guerre d’agression de l’Ukraine dans le cadre d’un plan plus général de déstabilisation des démocraties libérales occidentales.
Les annexions et la russification forcées, les bombardements massifs des civils, les déportations d’enfants, les viols et les exécutions sommaires, et d’autres crimes de guerre, crimes environnementaux et crimes contre l’humanité perpétrés par la soldatesque russe et les mercenaires à la solde du Kremlin constituent une grave menace aux portes de l’Europe.
Or, comme les précédentes agressions militaires russes – occupation d’une partie de la Géorgie en 2008 et annexion de la Crimée en 2014 –, la guerre russe contre l’Ukraine s’inscrit dans la mise en scène mondialisée des Jeux olympiques, désormais ceux de Paris 2024. Elle s’appuie sur les liens de collaboration organiques de la Russie et de la Chine avec le Comité international olympique (CIO), son président Thomas Bach en particulier.
C’est au cours de la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin en 2022 que Xi Jinping et Poutine dévoilèrent leur projet d’inaugurer « une nouvelle ère des affaires internationales » pour y réaliser la « démocratie authentique dans un monde post-occidental ». Cent cinquante mille militaires russes appuyés par des colonnes de blindés étaient alors massés à la frontière ukrainienne.
Intensément préparée, alors que l’opinion internationale se laissait distraire par les champions de la glisse dans la plus grande dictature du monde, la guerre contre l’Ukraine fut finalement déclenchée le 24 février 2022, peu après la cérémonie de clôture des Jeux olympiques, mais juste avant le début des Jeux paralympiques.
Le CIO préoccupé par son chiffre d’affaires
A l’heure du décompte des médailles paralympiques, les militaires russes et leurs supplétifs s’étaient rendus coupables d’actes criminels de masse, en utilisant des missiles balistiques, des bombes à fragmentation et d’autres armes explosives à large zone contre les civils ukrainiens. Le gigantisme olympique encadré par l’appareil militaro-policier du parti-Etat chinois faisait encore son show et célébrait cyniquement la « paix olympique » quand la Russie et la Biélorussie rompaient la « trêve olympique », piétinaient pour la énième fois les principes fallacieux de la charte olympique, et violaient ouvertement le droit international.
Le Comité international paralympique (CIP) a su réagir rapidement et fortement à ces violations, en renvoyant de Pékin les athlètes des deux pays agresseurs. En revanche, Thomas Bach, maître d’œuvre des Jeux depuis 2013, s’est contenté le 28 février de recommander aux fédérations internationales d’exclure ces pays de leurs compétitions.
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