Les communications du Rassemblement national (RN) ont leur propre sens des priorités. Plutôt qu’un message sur la catastrophe climatique tombée sur Mayotte, ou un retour sur la réception par le nouveau premier ministre, François Bayrou, de ses chefs, Marine Le Pen et Jordan Bardella, deux jours plus tôt, le parti d’extrême droite a préféré consacrer l’e-mail à ses adhérents du mercredi 18 décembre à un énième point sur les ventes du livre (Ce que je cherche, Fayard, 324 pages) de son président.
Depuis le 9 novembre, Jordan Bardella aurait écoulé 140 000 exemplaires de son ouvrage. « Un grand succès populaire », se targue le RN, qui oublie pourtant de remercier ses sympathisants pour leur contribution, pas toujours volontaire, à cette réussite éditoriale.
Pour stimuler son commerce littéraire, Jordan Bardella n’a jamais lésiné sur l’utilisation des ressources de son parti, de son image, de ses moyens de communication et de ses fichiers d’adhérents et de sympathisants. Le jour même de la sortie du livre, la boucle interne de « mobilisation numérique » invitait à inonder les plateformes d’achat de notes maximum pour contrer le prétendu « raid » mené à son encontre par la gauche. Le lendemain, un meeting du RN dans le Lot-et-Garonne précédait, comme d’autres événements après lui, une interminable séance de vente et de dédicace. Mais le concours du RN et de ses membres dans l’épuisement des stocks de livres a pris un autre tour à compter du 29 novembre.
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