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Les lévriers français courent toujours

by Marko Florentino
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Sur le cynodrome de Grillemont, à La Chapelle-Blanche-Saint-Martin (Indre-et-Loire), le 24 mars.

« Allez, tous en boîte ! » Silhouettes longilignes et musclées, les chiens pénètrent un à un dans leur box de départ en aboyant. Ils savent que leur proie est proche : un lapin factice qui sera lancé à plein régime sur un rail avec un bruit de tondeuse. Les 510 mètres de piste circulaire seront parcourus en trente et une secondes, soit près de 60 kilomètres-heure. Il fait gris et venteux sur le cynodrome de Grillemont, à La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, près de Loches (Indre-et-Loire). La juge annonce les courses de son mirador. Les chiens sont libérés. « Fonce, Soprano ! » « Pokémon, lâche rien ! » : hurlent leurs maîtres en espérant les galvaniser. « Vu sa morphologie et sa nature, le lévrier est un chien qui a besoin de courir en poursuivant sa proie. Nul besoin de cri ni de cravache », explique Alain-Simon Vermot, président du Club des lévriers de sport de Touraine.

La France compterait actuellement vingt mille lévriers en âge de courir : parmi eux, aucun ne chasse – la pratique de la chasse à courre avec lévriers est interdite depuis 1844 – et à peine trois cents fréquentent les sept ­cynodromes encore en activité. Car le sport ­britannique, qui s’est développé en France dans les années 1960, est en perte de vitesse. Ce dimanche de mars, seuls trente-cinq chiens sont inscrits aux épreuves.

Venu de Clermont-Ferrand, Didier Fournier, la cinquantaine, porte une tunique rouge assortie à celle de son animal, un greyhound, race anglaise réputée pour sa vélocité et son agilité, véritable formule 1 canine qu’il ravitaille de légumes le matin et de quelques croquettes le soir. « Il n’y a pas que la vitesse qui importe. Il faut que le chien sache se placer et qu’il n’ait pas peur des bousculades. C’est tout un travail. » Pour se qualifier au championnat de France racing, prévu les 4 et 5 mai à Montauban, sa chienne doit ­valider trois courses officielles à travers le pays. Derrière lui, Gaëtan Marand, 20 ans, est soudeur de matériel agricole et pompier volontaire. Sa vieille voiture est tapissée de stickers à l’effigie de ses champions : trois whippets noirs – plus petits que les greyhounds. « Grâce à eux, le week-end, je deviens coach de sportifs de haut niveau. »

Disqualifié pour manque de « fair-play »

Pascal et Anne Aubert s’agitent sur la piste pour récupérer les déjections de leurs athlètes à poils. « On a deux championnes de France et un Lévrier d’or en Belgique, précise Anne Aubert. Ce matin, l’un d’eux a été disqualifié pour avoir trop aboyé sur un rival. » « On va dire qu’il a manqué de fair-play », dit son époux. Ces chiens font partie de leur famille. « Quand on a pu acquérir une maison, en 2009, mon mari m’a offert un lévrier pour notre 10e anniversaire de mariage. Désormais, on en a sept, qui vivent en liberté, dorment sur le canapé et parfois nous chassent du lit conjugal », s’amuse Anne Aubert.

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