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« Dire qu’on approche d’un accord de trêve est une illusion », a estimé, samedi 17 août, un haut responsable du Hamas, Sami Abou Zouhri, dans une déclaration à l’Agence France-Presse (AFP), dénonçant « l’imposition de diktats américains ». La veille, Washington avait présenté une proposition remaniée d’accord pour un cessez-le-feu à Gaza, après deux jours de négociations au Qatar. La possibilité d’une trêve n’a « jamais été aussi proche », avait alors assuré le président américain, Joe Biden.
Deux cadres du mouvement islamiste palestinien avaient déjà déclaré samedi que le Hamas rejetait de « nouvelles conditions » de l’Etat hébreu, notamment le « maintien de troupes » israéliennes le long de la frontière entre Gaza et l’Egypte, ainsi qu’« un droit de veto » sur la libération de certains prisonniers palestiniens.
De leur côté, les négociateurs israéliens de retour des discussions à Doha ont « exprimé leur optimisme prudent » au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a rapporté samedi son bureau. « Il y a de l’espoir que l’importante pression des Etats-Unis et des médiateurs sur le Hamas permettra de lever son opposition à la proposition américaine » qui, ajoute le communiqué, « comprend des éléments acceptables par Israël ».
Les négociations se basent sur une proposition de plan annoncée le 31 mai par Joe Biden. Celle-ci prévoit dans un premier temps une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages israéliens en échange de celle de prisonniers palestiniens. M. Nétanyahou, a, lui, maintes fois affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas.
Dix morts dans une frappe israélienne dans le sud du Liban
Le ministère de la santé libanais a annoncé, samedi, qu’une frappe israélienne dans le secteur de Nabatiyé, dans le sud du pays, avait fait dix morts et cinq blessés. L’armée israélienne a, de son côté, rapporté avoir frappé « un entrepôt d’armes du Hezbollah » dans cette région, ainsi que « des structures militaires » du mouvement islamiste libanais dans les régions de Hanine et de Maroun Al-Ras, près de la frontière. Selon l’Agence nationale de l’information libanaise, les personnes tuées étaient des réfugiés syriens employés dans une « usine de béton », qui a été touchée par l’aviation israélienne.
Le Hezbollah pro-iranien a ouvert un front contre Israël le 8 octobre. Il affirme soutenir ainsi le Hamas et les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël a déclenché la guerre contre le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023, en représailles à son attaque sans précédent le même jour sur le sol israélien.
Les échanges de tirs, quasi quotidiens depuis entre le Hezbollah et l’armée israélienne, se sont intensifiés avec l’assassinat, imputé à Israël, du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet à Téhéran, et la mort du chef militaire du mouvement islamiste libanais, Fouad Chokr, dans une frappe israélienne, la veille près de Beyrouth.
Téhéran et le Hezbollah ont menacé Israël de représailles, faisant craindre une escalade militaire régionale que la diplomatie internationale s’efforce d’empêcher en redoublant d’efforts pour aboutir à un cessez-le-feu à Gaza après plus de dix mois de guerre.
A Gaza, les secours font état de quinze membres d’une même famille tués dans une frappe israélienne
A Gaza, la guerre ne connaît pas de répit. La défense civile a rapporté samedi que quinze membres d’une même famille, dont neuf enfants, avaient été tués dans une frappe israélienne survenue dans la nuit au centre du territoire palestinien.
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Tous sont morts dans une frappe aérienne sur « leur maison et des entrepôts adjacents à Al-Zawayda », a affirmé le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal, qui a identifié les victimes, dont neuf âgées de 2 à 17 ans, comme appartenant à la famille Ajlah.
Interrogée par l’Agence France-Presse, l’armée israélienne a dit avoir « reçu des informations sur le fait que des civils ont été tués dans une structure adjacente, à cause de la frappe » et « enquêter ». Elle a précise avoir « touché une infrastructure terroriste dans le centre de la bande de Gaza à partir de laquelle un nombre important de roquettes avait été tiré ces dernières semaines en direction de l’Etat d’Israël et de troupes israéliennes opérant dans la zone ».
L’armée israélienne a aussi lancé vendredi de nouveaux ordres d’évacuation. Ces consignes, qui concernent des secteurs de Deir Al-Balah (Centre) et de Khan Younès (Sud), ont provoqué la fuite de « milliers » d’habitants, contraints de « partir précipitamment, sans savoir où aller, au milieu de la mort et de la destruction », selon l’Organisation des Nations unies (ONU).
L’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie, a quant à elle fait état d’un premier cas de poliomyélite, affectant un enfant de 10 mois, à Gaza, alors que l’ONU réclame des « pauses humanitaires » pour vacciner les enfants.
La guerre entre Israël et le Hamas a fait plus de 40 000 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon le ministère de la santé du mouvement islamiste palestinien. Côté israélien, 1 198 personnes sont mortes – il s’agit aussi de civils pour la plupart – lors de l’attaque du 7 octobre 2023, d’après un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles israéliennes. Selon l’armée israélienne, 690 soldats israéliens ont également été tués depuis.
Les violences se poursuivent en Cisjordanie
Les violences flambent également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où une attaque meurtrière perpétrée par des colons juifs a provoqué un tollé.
Jeudi soir, des dizaines de colons israéliens, dont l’un a été arrêté, ont incendié bâtiments et véhicules dans le village de Jit (Nord), selon l’armée. L’Autorité palestinienne a fait état d’un Palestinien tué par balles, dénonçant un « terrorisme d’Etat ». Le président israélien, Isaac Herzog, a « condamné » l’attaque, vivement dénoncée à l’international.
L’ONU, qui juge illégale la colonisation israélienne en Cisjordanie, a relevé « l’impunité dont jouissent les auteurs de violations aussi graves ». Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, va proposer des sanctions contre des responsables israéliens.