Pour la deuxième année, l’éducation nationale évalue les résultats des collèges au prisme de la « valeur ajoutée », sur le modèle de l’analyse menée depuis 1993 pour les lycées. Les indices de valeur ajoutée des collèges (IVAC) publiés mercredi 20 mars par le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse ont pour but d’« aller plus loin que le simple taux de réussite au diplôme national du brevet (DNB), en tenant compte des disparités importantes de recrutement entre les collèges en termes de profils scolaires et socio-économiques », fait valoir la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP).
Plus encore qu’au lycée, tout particulièrement en filière générale et technologique, les élèves accueillis varient, en effet, considérablement entre les collèges, selon qu’ils sont privés, publics, ou classés en éducation prioritaire. La part des élèves défavorisés est, par exemple, quatre fois plus élevée dans les collèges des réseaux d’éducation prioritaire renforcée (REP+) que dans ceux du privé sous contrat ; celle des élèves en difficulté scolaire, cinq fois plus. Or, ces facteurs sont prépondérants dans les résultats obtenus au brevet, dont les taux bruts ne peuvent pas suffire à établir que les établissements sont « bons ».
Les services statistiques du ministère établissent ainsi une « valeur ajoutée » du taux de réussite et de la note à l’écrit du brevet (avant majoration du jury) en calculant la différence entre les résultats constatés et ce qu’ils définissent comme les résultats « attendus », étant donné le profil des élèves scolarisés dans chaque collège. Il en résulte ainsi que, si la quasi-totalité des REP+ se situent dans le quart des établissements ayant les plus faibles notes au brevet, près de 70 % de ces établissements parviennent à de meilleurs résultats qu’attendu au regard du profil des élèves qu’ils accueillent.
Rappelant qu’il serait réducteur d’évaluer les établissements selon les seuls taux de réussite ou les notes au brevet, la DEPP choisit, en outre, « de présenter quatre indicateurs qui proposent des approches différentes et complémentaires des résultats des collèges ». En plus du taux de réussite et de la note à l’écrit du brevet, elle mentionne la part d’élèves de 3e présents au DNB et établit des « taux d’accès » pour chaque collège. Ces derniers indiquent la part d’élèves que les établissements accompagnent de la 6e à la 3e, quel que soit le nombre d’années nécessaires.
Le ministère ne calcule pas de valeur ajoutée pour les taux d’accès, qui sont globalement hauts. Nous faisons néanmoins figurer le taux brut dans les tableaux en ce qu’il apporte une information complémentaire à la lecture des résultats. Des collèges obtenant des résultats élevés et une « valeur ajoutée » sur les taux de réussite peuvent ainsi avoir un taux d’accès qui apparaît relativement faible, et inversement. La moitié des collèges publics ont un taux supérieur à 93 % ; un taux médian qui descend à 89 % dans les REP+, davantage confrontés au décrochage scolaire et à l’évitement. Le privé sous contrat garde, lui, relativement moins ses élèves de la 6e à la 3e que le public, puisque la médiane du taux d’accès est à 90 %.
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