Emballages alimentaires, masques chirurgicaux, écouteurs ou même essuie-glaces… C’est au sommet d’une véritable collection de détritus que les foulques du centre d’Amsterdam pondent leurs œufs. « Tout ce qui tombe dans l’eau [des canaux] est susceptible d’être utilisé pour les nids, explique Auke-Florian Hiemstra, biologiste au Centre de biodiversité Naturalis de Leyde (Pays-Bas). Or, dans cette zone très urbanisée où la nature est quasiment absente, les seuls matériaux dont les foulques disposent, ce sont des déchets… »
Curieux de connaître le contenu de ces nids « modernes », symptomatiques de l’« âge du plastique », le chercheur et ses collègues ont entrepris d’en décortiquer une quinzaine, juste après la saison de reproduction de 2021. A l’intérieur, ils ont trouvé plusieurs centaines de débris d’objets artificiels, dont beaucoup d’emballages alimentaires, et quelques brindilles par-ci par-là – « mais il fallait vraiment les chercher », précise M. Hiemstra.
C’est à la découverte d’un emballage de Mars bien calé au fond d’un nid que les biologistes ont compris que leur travail prenait une tout autre dimension, devenant pour ainsi dire une véritable fouille archéologique au travers les vestiges de plusieurs décennies de déchets. Car sur l’étui en plastique de la barre chocolatée se trouvaient plusieurs éléments prouvant qu’il était vieux d’une trentaine d’années : un copyright de 1991, un logo de la Fédération internationale de football association (FIFA) de 1993, et une publicité pour la Coupe du monde de football de 1994, dont l’entreprise Mars était l’un des sponsors officiels.
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