Un parfum de déception flotte chez les hôteliers de la capitale. Ils avaient imaginé une année 2024 mirobolante ; elle sera bonne, mais pas meilleure que les deux précédentes. A trois mois du début des Jeux olympiques (JO) de Paris (26 juillet-11 août), les réservations stagnent, les conduisant à baisser leurs prix.
Le tarif moyen d’une chambre pendant cette période a diminué de 13 % par rapport à janvier, et même de 40 % si l’on compare avec octobre 2023, selon les chiffres de l’office du tourisme de Paris. Les prix restent néanmoins très élevés, à 452 euros la nuit en moyenne, toutes catégories confondues. C’est deux fois plus qu’en juillet 2023.
Les hôtels sont loin d’être pleins. D’après le cabinet MKG, qui suit un panel de 280 hôtels parisiens, environ 64 % des chambres sont réservées pendant les semaines des Jeux. Un chiffre qui masque des disparités, entre des hôtels préréservés à 100 % par des institutions et d’autres encore presque vides.
Concurrence d’Airbnb
Plus préoccupant pour le secteur, les taux d’occupation des hôtels parisiens ont légèrement baissé depuis le mois de mars. Plusieurs explications à ce phénomène : des fédérations, qui avaient préréservé un certain nombre de chambres, « relâchent » certaines d’entre elles à mesure que les sélections d’athlètes se dessinent. En outre, les visiteurs individuels comme les groupes ont des comportements très volatils, n’hésitant pas à annuler s’ils trouvent mieux ou moins chers ailleurs. « Et puis, certains voyageurs ont besoin d’une réservation d’hôtel pour leur dossier de visa. Une fois qu’ils l’ont, ils annulent », illustre Adrien Gloaguen, président du groupe Touriste, qui rassemble sept hôtels à Paris.
« Au total, 30 % de nos réservations environ ont été annulées ces dernières semaines. Si cela continue, ce sera problématique », remarque Patrick Hayat, président du groupe hôtelier parisien du même nom. « La clientèle internationale des grands événements sportifs est particulière. En 2016, au moment de l’Euro [de football], nous avons eu énormément d’impayés, de la part de groupes de visiteurs qui venaient de l’autre bout du monde », souligne-t-il.
En outre, les hôteliers doivent faire face à une concurrence encore plus rude de la part d’Airbnb. De nombreux Parisiens, qui n’avaient jamais mis leurs appartements en sous-location, se sont inscrits sur la plate-forme ces derniers mois. Cette dernière estime atteindre le chiffre de 130 000 annonces dans la métropole parisienne avant l’été, contre 70 000 à la fin de l’année 2023. Partis très hauts, les prix, là aussi, ont baissé.
Il vous reste 46.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.