Le milieu Mateo Kovacic préférait se concentrer sur la rencontre décisive face à l’Italie, tenante du titre, lundi 24 juin. Ce soir où sa Croatie jouerait son va-tout dans l’Euro 2024 de football, où « tout autre résultat [qu’une victoire] renverrait [l’équipe] à la maison » dixit son sélectionneur. Devant la presse, la veille du jour J, le joueur de Manchester City avait donc expédié le sujet. Comme ça, en quelques phrases. « Honnêtement, nous ne pensons pas au fait que ce pourrait être le dernier match de Luka Modric dans un tournoi international. Nous sommes ravis de l’avoir avec nous, sur le terrain, mais (…) nous ne nous focalisons pas trop sur ce genre de choses pour l’instant. »
A quelques instants du coup de sifflet final, l’éventualité d’avoir assisté à la dernière grande sortie en sélection de l’emblématique capitaine des Vatreni semblait avoir été écartée… par l’intéressé en personne. Les écrans géants de la Red Bull Arena de Leipzig affichaient 1-0 en faveur des Croates. Modric avait trouvé le chemin des filets après le retour des vestiaires (55e), devenant, à 38 ans et 289 jours précisément, le buteur le plus âgé de l’histoire de la compétition continentale. « Luka, Luka », avaient alors scandé les près de 30 000 supporteurs de l’équipe au damier à l’adresse du héros magnifique, qui, peu de temps auparavant, avait manqué un pénalty. « Luka, Luka », entonnaient-ils encore lors de son remplacement par Lovro Majer à la 80e minute.
Puis, soudain, le visage du numéro 10 est apparu sur ces mêmes écrans géants, fermé, abattu. D’une frappe sublime à la toute fin du temps additionnel, Mattia Zaccagni a égalisé pour les Azzurri (90e + 7). L’arbitre Néerlandais Danny Makkelie annonce la fin de la partie : match nul, 1-1. Les Transalpins pouvaient laisser éclater leur joie. Ils venaient d’assurer leur place de dauphins d’un groupe B dominé par l’Espagne. Avec deux points glanés, il est très peu probable que Modric et les siens se hissent parmi les quatre meilleurs troisièmes de phases de poule et voient les huitièmes de finale. Pas impossible, mais très peu probable. Une sortie de route aussi précoce, les Vatreni n’en ont plus connu depuis le Mondial 2014 au Brésil.
« Il viendra un jour où je devrais raccrocher »
« Nous nous sommes battus jusqu’à la fin, mais malheureusement le football a été cruel avec nous ce soir » Le numéro 10 peinait à trouver les mots, après un échec, dit-il, presque aussi amer que le quart de finale de l’Euro 2008 perdu contre la Turquie. Ce jour-là aussi, ils avaient touché du doigt la qualification. Ce jour-là aussi, il avait été décisif, livrant à Ivan Klasnic le centre qui permettra aux Croates d’ouvrir la marque dans les ultimes minutes de la prolongation, avant d’être rattrapés, puis défaits aux tirs au but par les Bizim Çocuklar.
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