Le parquet de Nîmes a ouvert, lundi 19 février, une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme » visant Mahjoub Mahjoubi, imam de la mosquée Attawba de Bagnols-sur-Cèze (Gard). Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a demandé, la veille, le retrait de son titre de séjour pour des propos tenus dans le cadre de sa mosquée. Dans une vidéo ayant circulé sur les réseaux sociaux, l’imam tunisien avait notamment qualifié le « drapeau tricolore » de « drapeau satanique », qui n’a « aucune valeur auprès d’Allah », sans préciser s’il s’agissait du drapeau français.
Dans une version plus longue de son prêche, également diffusée sur les réseaux sociaux, il évoque l’arrivée du « Mahdi », « l’envoyé » qui réunira tous les musulmans à la fin des temps. « Il va s’autoproclamer et là tous les gouverneurs dans toutes les gouvernances vont chuter. On n’aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête, qui n’ont aucune valeur auprès d’Allah, la seule valeur qu’ils ont c’est une valeur satanique, déclare-t-il. Voyez tous ces drapeaux qu’on a dans les matchs. (…) C’est des drapeaux sataniques qui ne valent rien. Ceux qui les ont imposés, c’est simplement pour qu’on se déteste, qu’on ne s’aime pas, qu’on mette la haine dans nos cœurs. »
Dans un message posté sur X dimanche, Gérald Darmanin ajoutait qu’il avait demandé au préfet du Gard, Jérôme Bonet, de signaler « les propos de l’imam au procureur de la République ». Il avait terminé son message par : « Aucun appel à la haine ne restera sans réponse. »
Selon la préfecture du Gard, contactée par Le Monde, M. Mahjoubi a fait l’objet de trois signalements auprès de la justice ces derniers mois par les services préfectoraux. Le premier, en 2023, pour des faits relevant de son activité personnelle de gérant de société − alors qu’il n’a pas le droit d’exercer cette fonction − et les deux autres, en 2024, dans le cadre de son ministère d’imam de la mosquée Attawba.
Accueil d’enfants non autorisé
Le 17 janvier 2024, un signalement à la justice a été effectué sur les conditions d’accueil d’enfants au centre adjacent à la mosquée Attawba. Ce local, inspecté par une commission de sécurité de la préfecture, avait été fermé par arrêté municipal, le 9 novembre 2023, pour non-respect des normes de sécurité d’accueil du public, selon le rapport de la commission. Des informations contradictoires circulent sur le fait que des mineurs y assistaient à des cours de Coran, selon les services de l’Etat, ou d’arabe, selon le président de l’association culturelle. Dans tous les cas, les statuts de l’association ne prévoient pas l’accueil et l’enseignement à des enfants.
Il vous reste 48.64% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.